Une récente étude universitaire souligne que la transition circulaire en Afrique repose sur la numérisation, la complexité économique et l’éco-innovation, trois leviers dont le Maroc illustre déjà le potentiel.
Alors que les économies africaines cherchent à concilier croissance et durabilité, une recherche académique menée par la professeure à l’Imam Mohammad Ibn Saud Islamic University, Hela Mili, place le Maroc parmi les pays les plus avancés du continent dans la mise en œuvre de l’économie circulaire. L’analyse, couvrant la période 2000-2024, met en évidence trois piliers essentiels : la transformation numérique, la complexité économique et l’éco-innovation.
Ces trois leviers agissent de manière complémentaire : la digitalisation améliore l’efficacité des ressources, l’éco-innovation favorise la production propre et la complexité économique renforce la diversification vers des industries à plus forte valeur ajoutée. Dans ce trio, le Maroc s’illustre par une combinaison équilibrée entre progrès technologiques, réformes industrielles et politiques environnementales structurées. Le Royaume a également su développer un cadre institutionnel solide autour de la Stratégie nationale de développement durable, qui encourage la coopération entre l’État, les entreprises et les collectivités pour accélérer la transition verte.
Un écosystème numérique et industriel tourné vers la durabilité
L’étude cite les pays disposant d’une base industrielle diversifiée et d’une solide capacité technologique, comme le Maroc, l’Égypte ou l’Afrique du Sud, parmi les mieux préparés à la transition circulaire. Dans le cas marocain, la montée en puissance des énergies renouvelables, la modernisation du tissu productif et la diffusion des plateformes numériques constituent des atouts majeurs.
Les politiques publiques en matière d’innovation verte – qu’il s’agisse de la valorisation des déchets, du recyclage industriel ou du développement de l’hydrogène vert – s’inscrivent dans une même logique de durabilité. Le Royaume a encouragé la création de filières intégrant la réutilisation des matériaux et la réduction de l’empreinte carbone. Ces initiatives visent à limiter la dépendance aux ressources primaires tout en stimulant la création d’emplois liés à la transition écologique. L’émergence de partenariats public-privé, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie, contribue à structurer un modèle économique fondé sur l’innovation et la résilience.
Selon Hela Mili, la digitalisation demeure le moteur le plus déterminant de la circularité en Afrique. Elle favorise la traçabilité des flux de matières, l’optimisation énergétique et la transparence dans les chaînes de valeur. Au Maroc, cette intégration technologique se traduit notamment par la gestion intelligente des déchets urbains, la numérisation des réseaux d’eau et d’énergie ou encore la logistique verte connectée aux zones portuaires de Tanger Med et Nador West Med.
L’étude conclut que les pays combinant complexité économique et innovation numérique progressent plus vite vers la durabilité. Fort de sa diversification industrielle, de son infrastructure numérique et de son cadre réglementaire favorable à l’économie verte, le Maroc apparaît aujourd’hui comme un modèle continental de croissance circulaire.
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