Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Selon des données récentes de l’Association des exportateurs turcs (TIM), le Maroc s’est imposé, durant le premier semestre de l’année en cours, comme la principale destination des exportations turques vers le continent africain. La valeur totale des importations marocaines en provenance de Turquie a atteint 1,8 milliard de dollars, un chiffre que l’association attribue à « l’amélioration des relations bilatérales entre les deux pays ».
L’agence de presse économique spécialisée Ecofin, citant les chiffres communiqués par la TIM, indique que « la valeur des exportations turques vers les pays africains s’est élevée à environ 10 milliards de dollars » au cours des six premiers mois de l’année 2025. L’Égypte s’est classée en deuxième position avec 1,6 milliard de dollars, suivie par la Libye (1,3 milliard de dollars), la Tunisie (554,1 millions de dollars), l’Afrique du Sud (303,5 millions de dollars) et le Nigeria (242,3 millions de dollars).
Il est à noter que la valeur des importations marocaines en provenance de Turquie durant le premier semestre 2025 équivaut à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2020. Cette valeur n’a cessé de croître au cours des cinq dernières années, atteignant 3,9 milliards de dollars en 2024.
D’après les analyses d’économistes, cette dynamique traduit l’inefficacité des mesures protectionnistes instaurées par le Maroc. En effet, les droits de douane appliqués à hauteur de 90 % sur de nombreux produits turcs, à la suite de la révision en 2020 de l’accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, n’ont pas permis d’endiguer le déficit commercial entre les deux pays.
Un déficit commercial persistant
Badr Zaher El Azrak, économiste et professeur universitaire, souligne que « le déficit commercial est devenu structurel dans les relations commerciales du Maroc avec l’ensemble des pays liés par des accords de libre-échange, qu’il s’agisse de l’Égypte, de la Jordanie, des États-Unis ou encore de la Turquie ».
Dans une déclaration accordée à Hespress, El Azrak illustre ses propos par des données chiffrées soulignant que « le Maroc n’exporte vers l’Égypte que pour une valeur annuelle d’environ 5 millions de dollars, alors qu’il en importe pour 500 millions. En ce qui concerne les États-Unis, leurs exportations vers le Maroc atteignent 5 milliards de dollars, tandis que les exportations marocaines vers ce pays ne dépassent pas les 500 millions de dollars ».
Il insiste sur la nécessité de mener une étude approfondie pour identifier les causes réelles de ces déséquilibres, notant que « ce déficit commercial avec plusieurs partenaires doit être analysé en détail par le Maroc, afin de cerner précisément les failles du dispositif actuel ».
Le même expert souligne que « l’analyse du cadre juridique et des contraintes concrètes liées à ce déficit révèle une série de facteurs explicatifs ».
Parmi ces facteurs, El Azrak évoque notamment « la tendance des entreprises marocaines à se replier dans leur zone de confort, en se focalisant sur le marché européen. Cette préférence s’explique par les avantages qu’il offre, ainsi que par une meilleure connaissance des habitudes du consommateur européen. Résultat : ces entreprises n’ont pas développé de mécanismes permettant de pénétrer d’autres marchés comme ceux de l’Égypte, de la Turquie ou des États-Unis ».
Il aborde également la question des incitations douanières et financières mises en place par l’État pour soutenir les exportations, estimant que « ces dispositifs n’ont pas donné les résultats escomptés. Il devient donc nécessaire de changer de rythme et de stratégie ».
L’expert conclut en soulignant qu’il est indispensable de « renforcer et diversifier le tissu entrepreneurial national. En effet, les petites et moyennes entreprises, qui dominent aujourd’hui le paysage économique marocain, manquent de capacités pour exporter vers de nombreuses destinations. Cela s’explique notamment par l’absence de liaisons maritimes marocaines performantes avec les ports de ces pays ».
Une forte demande intérieure pour les produits turcs
De son côté, Youssef Guerraoui Filali, économiste et président du Centre marocain pour la gouvernance et le management (CMGM), affirme que « les produits turcs connaissent une forte demande au Maroc. De nombreuses entreprises marocaines en importent, et les consommateurs marocains en raffolent ».
Dans une déclaration à Hespress, il estime que « l’enjeu actuel réside dans l’amélioration de la compétitivité des produits et marchandises marocaines, afin de renforcer leur présence sur le marché turc », précisant qu’« il est illusoire de vouloir réduire la demande nationale sur des produits qui ne sont fabriqués qu’en Turquie ».
Le président du CMGM ajoute que « l’instauration d’un équilibre commercial entre le Maroc et la Turquie nécessite un renforcement soutenu de la compétitivité des produits marocains, condition essentielle pour résorber le déficit commercial ».
Enfin, il estime que « les mesures douanières que le Maroc pourrait adopter ne freineront pas les entreprises dans leurs importations de produits turcs nécessaires à leur activité. Et in fine, c’est le citoyen marocain qui supportera le coût de ces mesures ».
The post Échec des barrières douanières : Le Maroc submergé par les produits turcs appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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