La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a révélé une stabilité globale de la criminalité au Maroc en 2025. Les éléments de la police ont été fortement mobilisés dans la résolution d’affaires liées au trafic de drogue, avec plus de 106.000 affaires traitées conduisant à l’arrestation de 134.126 personnes, de même le taux de criminalité reste stable avec 779.008 affaires pénales.
La DGSN a révélé dans son bilan annuel les chiffres clés de son travail sur tout le territoire national. Les principaux éléments qui ressortent de ce rapport sont liés particulièrement à la criminalité et au trafic de drogue.
Baisse de la criminalité violente
Ainsi, une baisse de 10% de la criminalité violente a été enregistrée au cours de cette année, et le démantèlement de 1.112 réseaux criminels spécialisés dans la criminalité violente. Le total des affaires pénales liées à criminalité a atteint 779.008 selon les chiffres avancés.
Les services de police ont enregistré un taux d’élucidation d’affaire atteignant les 95% au niveau des infractions, notant une amélioration continue observée au cours des 9 dernières années, selon le rapport.
Le document note un recul de vols aggravés, notamment avec une baisse de 24 % des vols sous la menace, 6 % pour les vols avec violence et les vols avec effraction et autres circonstances aggravantes ont enregistré un recul de 12 %.
Un chiffre édifiant concernant le démantèlement des réseaux criminels spécialisés a été révélé par la DGSN. Il s’agit de 1.112 réseaux conduisant à l’arrestation de 1.737 personnes liées. Le rapport précise la saisie de 166 véhicules et 112 motos utilisés pour commettre ces infractions.
Au total, la criminalité violente est restée à 6 % sur le total des affaires pénales enregistrées, représentant 43.869 dossiers. Au total, 25.421 personnes ont été interpellées, dont 10.036 faisaient l’objet de mandats de recherche à l’échelle nationale.
Concernant les affaires de terrorisme, la Brigade nationale de la police judiciaire a présenté 21 personnes devant le parquet compétent en 2025, cela sans compter les affaires traitées par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire.
Une baisse des affaires liées à l’Boufa
S’agissant des affaires de drogues, la DGSN indique que le nombre de dossiers a atteint 106.117 cas dont 134.126 personnes arrêtées, comprenant 378 ressortissants étrangers. Les quantités de produits illicites saisies ont été révélées: près 170 tonnes et 796 kilogrammes de résine de cannabis et ses dérivés, 1 tonne et 731 kilogrammes de cocaïne, 5 kilogrammes et 996 grammes d’héroïne, ainsi que 1.591.455 comprimés de substances psychotropes, dont 350.572 comprimés d’ecstasy.
Le rapport a également une coopération accrue entre les services de sécurité marocains et espagnols. Dans le cadre de la coopération internationale, des opérations de livraisons surveillées ont été menées avec l’Espagne aboutissant à la saisie de 55 tonnes et 471 kilogrammes de chira et à l’arrestation de 38 personnes soupçonnées de trafic international de drogue. Les deux pays ont mis au point 6 opérations dans ce sens durant l’année.
Il ressort des éléments un net recul des dossiers criminels liés à la drogue synthétique « bofa », en baisse de 33 % et par ailleurs une baisse de 38 % du nombre de personnes impliquées et de 33 %. Au total 5,6 kilogrammes de cette drogue ont été saisis, selon le rapport.
Les chiffres font état du démantèlement de 105 réseaux criminels spécialisés dans l’organisation de l’immigration clandestine et la traite des êtres humains, soit une baisse de 2 % par rapport à 2024. Les éléments de la police ont également pu identifier et arrêter 415 organisateurs et intermédiaires, saisir 684 documents de voyage falsifiés.
La DGSN a souligné que les efforts de ses services ont pu avorter 34.211 tentatives de migration irrégulière, dont faisaient partie 7.008 ressortissants étrangers originaires de pays africains, arabes et asiatiques.
Plus de 400 personnes arrêtées pour cybercriminalité
Le rapport annuel a indiqué que 415 personnes ont été présentées devant la justice durant l’année pour différentes affaires liées à la cybercriminalité. S’agissant des crimes liés aux nouvelles technologies et à l’extorsion numérique, 13.643 affaires ont été traitées, pas moins de 3.131 contenus à caractère extorsif ont été recensés par les services spécialisés, et 1.036 commissions rogatoires internationales ont été adressées.
Par ailleurs, les affaires d’extorsion sexuelle sur internet ont enregistré une baisse de 5 % en 2025, avec 370 dossiers traités, ayant conduit à l’arrestation de 89 personnes impliquées, ciblant 486 victimes, dont une large part d’étrangers (129 personnes).
Depuis son lancement en juin 2024, la plateforme « e-blagh » dédiée aux signalements des cybercrimes a reçu 25.876 notifications et plaintes, principalement liées à la diffamation, à l’incitation, aux menaces, à l’extorsion sexuelle en ligne, à l’usurpation d’identité et à l’apologie du terrorisme, ajoute le rapport.
Et de noter que les services de sécurité ont également saisi 23 supports électroniques utilisés dans des opérations de falsification et de fraude aux moyens de paiement. Les pertes financières liées à ces fraudes ont été estimées à 14,89 millions de dirhams, principalement dues aux techniques de phishing et de vishing.
Blanchiment d’argent
Dans le domaine des crimes financiers, économiques et du blanchiment d’argent, les services de la Sûreté nationale ont poursuivi le renforcement des techniques d’enquête, tant au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire que des brigades régionales de Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech.
Les brigades régionales ont traité 633 affaires de blanchiment d’argent, en baisse d’environ 2 %, et exécuté des décisions judiciaires de gel des biens dans 398 dossiers. Les avoirs criminels saisis ont atteint près de 660,1 millions de dirhams, dont 240,1 millions de dirhams liés exclusivement à des affaires de blanchiment.
Les infractions liées au trafic de drogue arrivent en tête des crimes à l’origine du blanchiment d’argent, avec 303 dossiers (47 %), suivies des crimes économiques et financiers avec 263 dossiers (41 %).
Corruption financière
En 2025, 431 affaires liées à la corruption financière ont été enregistrées, en baisse de 10 % par rapport à l’année précédente. Elles se répartissent entre 197 affaires de corruption et d’abus d’influence, 148 affaires de détournement et de dilapidation de fonds publics, et 86 affaires d’extorsion et d’abus de pouvoir. Le nombre total de personnes impliquées s’est élevé à 614 suspects.
Les affaires de contrebande de devises ont concerné 46 dossiers impliquant huit ressortissants étrangers, tandis que les affaires liées aux chèques ont augmenté de 15 %, avec 48.958 dossiers traités.
Les infractions liées à l’utilisation de moyens de paiement falsifiés et à la contrefaçon de valeurs fiduciaires ont donné lieu au traitement de 655 affaires, dont 138 pour falsification de billets et 517 pour falsification de moyens de paiement et de cartes bancaires.
Dans ce cadre, les services de sécurité ont saisi 592 faux billets marocains et 1.118 billets étrangers contrefaits, représentant notamment 91.340 dollars américains, 3.940 euros et 2.855 billets en livres sterling. Ces opérations ont permis le démantèlement de 18 réseaux criminels et la présentation de 185 suspects devant la justice.
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