Après avoir sévi en Savoie cet été et essaimé dans le Jura, la DNC est arrivée dans le Sud-Ouest mi-octobre, ravivant la colère d’une région agricole pauvre et déjà éprouvée par des crises successives.
« N’éliminer que les bovins présentant des symptômes fait courir un risque majeur de propagation du virus », affirme M. Lecornu, alors que la Coordination rurale et la Confédération paysanne, les deux syndicats opposés à cette stratégie d’abattage, avaient signalé des « ouvertures » vendredi après leur rencontre avec le Premier ministre.
Il fait passer aussi le montant d’un fonds d’urgence, annoncé en début de semaine, de 10 à 11 millions d’euros, destinés aux petites exploitations les plus en difficulté. Plus de sept millions d’euros d’acomptes ont été versés aux éleveurs dont les vaches ont été abattues depuis juin.
« Les annonces, globalement, sont assez faibles. Ce ne sont que des promesses (…) Il est indispensable que l’État se mette à réfléchir » sur le protocole d’abattage, a réagi samedi le secrétaire général de la Coordination rurale, François Walraet, sur France Inter.
Les sections départementales sont libres de continuer leur blocage mais il a appelé les siennes à « faire une pause » pendant Noël. « Nous verrons ce que le ministre propose et si effectivement il n’y a pas d’avancée, on se remobilisera à partir de début janvier. »
La Confédération paysanne avait prévenu vendredi qu’elle n’appellerait pas à lever les blocages mais les nouvelles actions et manifestations prévues ce week-end sont moins nombreuses que durant la semaine.
Signe qu’aucune annonce concrète n’a été obtenue à l’issue de rendez-vous de près de deux heures par syndicat, le syndicat a réitéré ses demandes dans un courrier vendredi soir.
Pas suffisant
La FNSEA a également adressé une nouvelle lettre au Premier ministre samedi pour lui demander « un cap » pour l’agriculture, en attendant le prochain rendez-vous début janvier.
« Les réponses attendues, notamment sur les indemnisations des animaux bloqués, la sécurisation économique des exploitations ou encore le soutien aux céréaliers, ne sont pas au rendez-vous. Le compte n’y est pas » dans le courrier du Premier ministre, a réagi la puissante FNSEA, qui soutient la stratégie sanitaire actuelle mais demandait au gouvernement des « garanties » sur la taxe carbone européenne appliquée aux engrais.
Un courrier « pas suffisant » non plus pour leurs alliés des Jeunes agriculteurs, a expliqué sur France 2 leur président Pierrick Horel. « On fera des actions coup de poing ça et là d’ici à Noël, mais pas de blocages routiers pour nous ».
La lettre donne par ailleurs un calendrier précis pour la vaccination de 750.000 bovins dans dix département du Sud-Ouest, « conduite sous un mois ». Le Premier ministre ajoute avoir demandé aux préfets de suspendre les contrôles de l’État dans les exploitations à vacciner, quand la Coordination rurale demandait un moratoire sur tous les contrôles par l’Etat des agriculteurs.
Il annonce aussi un déplacement des ministres de l’Agriculture et du Commerce extérieur en Italie, principal acheteur des veaux français, la semaine prochaine.