Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Les derniers chiffres révélés par le ministère de l’Intérieur font état d’une nette augmentation du nombre de présidents de communes et d’élus poursuivis pour des fautes de gestion. Une tendance qui soulève des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de contrôle et sur la perte de confiance envers les institutions locales.
Les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur sur ses réalisations au titre de l’exercice 2025 ont suscité de nombreuses interrogations quant au nombre élevé de poursuites engagées contre des présidents de collectivités territoriales et des élus, poursuivis pour fautes et irrégularités dans la gestion administrative et financière.
Le rapport fait état de poursuites contre 52 présidents de communes, 57 vice-présidents, 124 conseillers communaux et 69 anciens présidents. Par ailleurs, la direction générale a reçu 291 plaintes émanant de membres de conseils communaux, de citoyens et d’associations de la société civile, relatives à des infractions commises dans les domaines administratif et financier.
Selon l’universitaire et analyste politique, Mohamed Amrani Boukhobza, ces chiffres sont “préoccupants, mais illustrent la mise en œuvre du principe de reddition des comptes et de transparence, ainsi que dans la mise à disposition d’informations permettant à l’opinion publique de mieux comprendre la réalité de la gestion des affaires publiques, notamment locales”.
Il estime toutefois dans déclarations à Hespress que “ces données, sur le plan de l’évaluation, ne reflètent qu’une image partielle ou relative de la situation réelle”.
L’analyste souligne également l’existence de “zones grises dans les mécanismes de signalement des dysfonctionnements financiers et administratifs, ainsi que dans les procédures d’audit, de contrôle et de renvoi devant les tribunaux”.
Pour Boukhobza, “la réalité est sans doute plus sombre que ce que laissent entrevoir ces chiffres. Mais le fait même que des données chiffrées soient désormais rendues publiques constitue une avancée importante”. Il ajoute que “ce phénomène n’est pas nouveau et n’est pas forcément lié au gouvernement actuel”.
L’universitaire y voit une conséquence de “la propagation sans cesse croissante de la corruption, reconnue par tous, au point que la société semble s’y être accommodée, ce qui est particulièrement alarmant”.
Selon lui, “la banalisation de la corruption est devenue un phénomène profondément inquiétant. Elle résiste à toutes les tentatives de réforme. Malgré les mécanismes institutionnels mis en place, la corruption continue de s’enraciner, preuve que les outils actuels demeurent insuffisants”.
“Nous vivons désormais avec la corruption dans des secteurs autrefois protégés par les valeurs d’intégrité et de transparence, comme l’éducation et la santé”, poursuit-il, faisant observer que “ses conséquences politiques se traduisent par une véritable crise de confiance envers les institutions élues, l’action politique et les partis”.
L’analyste avertit que “la publication de ces chiffres risque d’aggraver cette crise et d’accentuer la fracture entre citoyens, élus et institutions”.
Boukhobza insiste enfin sur le fait que “le coût politique est considérable”, appelant à “une réaction ferme et durable”. Selon lui, “il ne s’agit pas d’une simple campagne de moralisation, mais d’une politique claire assortie de mesures concrètes pour enrayer le phénomène”
De son côté, le professeur de droit constitutionnel à l’Université Hassan Ier de Settat, Abdelhafid El Younssi, rappelle que “le ministère de l’Intérieur détient, en vertu de la Constitution, la compétence de contrôle administratif sur les collectivités territoriales”. Son rôle, explique-t-il, consiste à “engager les procédures judiciaires, qu’il s’agisse de la voie administrative, menant éventuellement à la destitution, ou de la voie pénale, pouvant aboutir à des amendes ou à des peines d’emprisonnement”.
Il précise que “ces procédures reposent sur les rapports des juridictions financières ou des inspections du ministère de l’Intérieur et des Finances”.
Pour El Younssi, “la hausse du nombre de poursuites et de condamnations traduit un dysfonctionnement de la vie politique et une crise structurelle du système électoral, marqué par des révisions répétées dictées par les équilibres de pouvoir plutôt que par la recherche d’une meilleure démocratie”.
Selon lui, “la nature pénale de certaines poursuites montre que les dernières élections ont fait perdre au pays un temps précieux pour réaliser la justice territoriale et sociale”.
L’universitaire conclut par dire que “ces affaires judiciaires, de par leur nombre et leur gravité, constituent un indicateur clair de la crise profonde que traverse le système partisan et institutionnel du Maroc”.
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