Alors que le Maroc s’apprête à accueillir des événements internationaux et continentaux majeurs, la question des animaux errants refait surface avec insistance, sur fond de tensions entre associations de protection animale et autorités locales. Des voix associatives s’élèvent pour dénoncer des campagnes de mise à mort de chiens et de chats errants, qu’elles qualifient d’« opérations d’extermination méthodique », et appellent désormais le Roi Mohammed VI à intervenir personnellement.
Dans une lettre adressée au souverain, ces associations font part de leur impuissance après avoir, selon leurs dires, épuisé toutes les voies officielles.
« Nous avons épuisé toutes les voies institutionnelles sans trouver d’oreilles attentives auprès des autorités concernées. C’est pourquoi nous nous adressons à Votre Majesté, en sollicitant Votre bienveillance royale et en vous demandant de donner vos hautes instructions aux instances compétentes, afin de mettre fin à ces pratiques cruelles qui portent atteinte aux animaux, blessent vos fidèles sujets et ternissent l’image de notre pays. Elles sont contraires aux préceptes de notre religion, qui recommande la compassion envers tout être vivant », peut-on lire dans la lettre adressée au souverain.
Les signataires rappellent également leur attachement aux orientations royales en matière de protection de l’environnement et de promotion des valeurs civiques.
« Nos associations, qui se sont engagées depuis leur création à défendre le principe de compassion et de bienveillance envers les animaux, et à s’inspirer des Hautes Orientations Royales dans le domaine de la protection de l’environnement et du renforcement des valeurs de citoyenneté véritable, expriment aujourd’hui leur profond regret et leur indignation face à ce que connaissent la majorité des villes marocaines : des campagnes d’extermination méthodique des chiens et chats errants, menées par les collectivités territoriales, en violation flagrante des principes constitutionnels et des engagements pris par le Royaume dans les forums internationaux », soulignent-ils.
Contactée par Hespress, Zineb Taqane, présidente de l’association « Irham » pour la protection animale et de l’environnement, précise que cette correspondance s’inscrit dans un contexte où les opérations d’élimination ciblée de chats et de chiens se poursuivent à travers les rues du pays.
Elle déplore l’inaction des responsables notant que « l’intervention du roi Mohammed VI est devenue le dernier recours face à l’absence de réaction des autorités gouvernementales compétentes ».
Et d’ajouter : « Les services du ministère de l’Intérieur ont toujours nié l’existence des opérations d’extermination des chats et des chiens errants, les liant à des campagnes étrangères trompeuses, alors que la réalité confirme ces pratiques, contraires à l’humanité et aux valeurs de l’islam ».
La militante dénonce également un manque chronique de politique de stérilisation des animaux errants au Maroc. Elle pointe du doigt les conditions dans lesquelles ces animaux sont capturés. « La mission de les attraper est confiée à des “toxicomanes”, dont les vidéos, largement partagées, révèlent le mauvais traitement réservé à ces animaux innocents », souligne-t-elle.
Dans la continuité de cette mobilisation, l’association « Irham », aux côtés d’autres collectifs et militants, a organisé un sit-in devant le Parlement, samedi, pour exiger la fin des violences faites aux animaux errants et appeler à une solution plus humaine, respectueuse des engagements du Royaume et des principes de compassion promus par la religion et la monarchie.
