Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Des investisseurs sud-coréens intensifient leurs manœuvres afin de s’emparer du marché relatif à la construction et à l’exploitation du chantier naval dédié aux navires commerciaux à Casablanca.
Ce marché, objet d’un appel d’offres international lancé en avril dernier, est estimé à près de 300 millions de dollars. Il revêt un caractère souverain et stratégique en raison de son lien direct avec l’initiative royale en faveur des États atlantiques, ainsi qu’avec l’ambition nationale visant à porter la flotte marocaine à 100 navires commerciaux à l’horizon 2040. Dans ce contexte, les pressions locales et internationales sur les autorités concernées se sont accentuées, alimentées par la diffusion de rumeurs selon lesquelles les investisseurs sud-coréens auraient déjà remporté la mise, au détriment d’acteurs nationaux, espagnols et chinois.
Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), met en garde contre la gravité des rumeurs et des fuites supposées, selon lesquelles un groupe sud-coréen, participant à l’appel d’offres, aurait remporté le marché du chantier naval de Casablanca. Il rappelle que la procédure administrative impose l’ouverture et l’examen des dossiers administratifs des concurrents – marocains, espagnols, chinois, néerlandais, indiens, français et sud-coréens – avant toute prise de décision. Il souligne que le volet technique n’a pas encore été tranché et que l’évaluation des offres financières n’interviendra qu’à partir du 17 octobre prochain. En conséquence, il juge impossible de connaître l’identité du soumissionnaire retenu avant les 27 ou 28 octobre prochains, dates prévues pour désigner officiellement le lauréat et procéder à la signature du contrat avec l’autorité adjudicatrice.
Dans une déclaration accordée à Hespress, Sentissi El Idrissi s’interroge sur les acteurs qui auraient intérêt à diffuser de telles rumeurs au profit des investisseurs et entreprises sud-coréens. Il insiste sur le fait que l’investisseur national bénéficie, en vertu de l’exigence de préservation de la souveraineté économique – réaffirmée par le roi Mohammed VI lors de son discours de la Marche Verte en novembre 2023 – d’une protection préférentielle.
« Nos relations avec les États se fondent sur le respect qu’ils manifestent à la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son territoire. Comment peut-on alors envisager d’octroyer un marché d’une telle importance à un pays qui ne reconnaît même pas la marocanité du Sahara ? », s’interroge-t-il. Il insiste ainsi sur la nécessité que l’industrie navale demeure un chantier national consacrant la souveraineté du Maroc, tout en mettant en garde contre les risques liés à la concession de ce secteur stratégique à des entreprises étrangères, notamment celles implantées loin de la Méditerranée et dont les investissements pourraient être soumis à des contraintes réduisant leur rentabilité.
Le dirigeant du Parti de l’Istiqlal et membre de son comité exécutif considère que des partenariats avec des pays voisins, notamment l’Espagne, seraient plus pertinents tant sur le plan économique qu’en termes de création d’emplois. Ceci intervient dans un contexte marqué par la concurrence d’offres australiennes et sud-coréennes pour le chantier naval de Casablanca. Selon lui, les Espagnols maîtrisent parfaitement les spécificités des eaux territoriales marocaines et connaissent mieux les besoins logistiques du Royaume. Il évoque également l’intérêt stratégique de s’appuyer sur l’expérience chinoise, dans la mesure où la Chine abrite le plus grand chantier naval au monde. Une coopération avec les Chinois, dans le cadre d’un consortium multinational, permettrait au Maroc de garantir la défense de ses intérêts et de préserver sa souveraineté économique, en conformité avec les objectifs de l’initiative royale atlantique.
Sentissi El Idrissi rappelle aussi le passé de l’industrie navale au Maroc, lorsque le Royaume avait entamé une politique de constitution d’une flotte nationale via la Comanav. Mais cette dynamique a été interrompue par les choix politiques de l’époque ayant abouti à la vente de la société, ce qui a provoqué un effondrement du secteur : la flotte nationale est ainsi passée de 60 navires à seulement 13, un nombre devenu insuffisant, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.
Il précise que, suivant les hautes instructions royales visant à combler ce déficit, le gouvernement avait mis en place, via le Fonds central de garantie relevant du ministère de l’Économie et des Finances, une ligne publique de financement pour relancer ce chantier stratégique. Cependant, certains blocages ont conduit à la suspension de cette initiative. Selon lui, il est désormais impératif de revenir sur cette décision.
« Il est inconcevable que l’initiative atlantique ne soit pas accompagnée de la relance des chantiers navals, qu’il s’agisse de la construction de navires de transport ou de pêche maritime. Le Maroc dispose d’une superficie maritime plus importante que sa superficie terrestre et bénéficie d’instituts de formation spécialisés capables de fournir les cadres nécessaires dans ce secteur stratégique », conclut-il.
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