Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Un échange à haute tension oppose l’ancien ministre de la Justice, Mustapha Ramid, et le bâtonnier Abderrahim Jamaï, autour des limites de la liberté d’expression et de la protection des symboles religieux. L’affaire, née de propos jugés offensants envers la divinité par l’activiste Ibtissam Lachgar, cristallise la fracture entre deux visions irréconciliables du rapport entre liberté et sacré.
L’affaire a commencé par une publication sur les réseaux sociaux de l’ancienne responsable du mouvement MALI, Ibtissam Lachgar, dont certains passages ont été interprétés par ses détracteurs comme une insulte explicite à la divinité. Pour Mustapha Ramid, ancien ministre de la Justice et figure du PJD, il ne s’agissait pas d’une opinion mais d’un « acte offensant au cœur même de la foi et des constantes nationales ». Dans un post et des interventions publiques, il a appelé les autorités compétentes à se saisir du dossier, dénonçant une provocation de nature à susciter la colère légitime des croyants.
Ces prises de position ont valu à l’ex-ministre d’être publiquement interpellé par Abdelrahim Jamaï, avocat et ancien bâtonnier, défenseur connu des libertés publiques. Dans une lettre ouverte datée du 11 août 2025, intitulée « Je ne suis ni juge ni guide… Ai-je été un instigateur ? », Jamaï accuse Ramid d’«attiser les braises de la haine » et de transformer l’espace public en « tribunal de rue ». Il l’invite à laisser la justice suivre son cours, dénonçant une tendance à « criminaliser les opinions divergentes » en instrumentalisant religion et politique.
La réponse de Mustapha Ramid, longue et argumentée, n’a pas tardé. L’ancien ministre fustige ce qu’il considère comme une posture contradictoire de la part de Jamaï, qui, selon lui, « interdit l’incitation mais en use lui-même » en défendant « une atteinte profonde à la divinité » sous couvert de liberté d’expression. Ramid l’accuse d’avoir « abusivement convoqué Ibn Rochd et Al-Ghazali » pour relativiser des propos qu’il juge inacceptables. Citant la Constitution, les conventions internationales et même un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (E.S. c. Autriche), il rappelle que la liberté d’expression connaît des limites légales pour préserver l’ordre public et le respect des croyances.
L’ancien ministre réfute toute volonté de s’ériger en gardien des consciences, rappelant qu’à l’époque où il était à la tête du département de la Justice, il avait ordonné au parquet de requérir l’acquittement d’un Marocain converti au christianisme, au nom de la liberté de croyance personnelle. Mais, insiste-t-il, « la liberté individuelle s’arrête là où commence l’atteinte délibérée aux sentiments religieux de la collectivité ».
De son côté, Abderrahim Jamaï élargit le débat et transforme sa critique en plaidoyer pour les libertés fondamentales. Il alerte sur le risque d’« asphyxie du débat démocratique » si les responsables publics continuent de recourir systématiquement à la justice pour trancher des divergences idéologiques. Le bâtonnier condamne ce qu’il appelle « le discours des tribunes » qui, selon lui, nourrit la peur et exacerbe les tensions, tout en appelant Ramid à « affronter les opinions par l’argument et la raison, non par la répression ou l’intimidation ».
Ce face-à-face, largement relayé sur les réseaux sociaux, dépasse le simple désaccord personnel. Il met en lumière deux conceptions irréconciliables : l’une qui voit dans la protection des symboles religieux une ligne rouge intangible, l’autre qui défend une liberté d’expression la plus large possible, quitte à tolérer des propos jugés blasphématoires.
The post Affaire de Betty Lachgar : Ramid et Jamaï s’affrontent sur les limites du sacré appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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