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Le mariage précoce des filles reste une sérieuse préoccupation, avec ses conséquences sur leurs études et leur avenir.
Par Cheikh CAMARA – L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus touchées par le mariage précoce des filles, notamment le Niger qui est l’un des pays où la prévalence est la plus élevée avec 76% des filles mariés avant l’âge de 18 ans et 28% avant 15 ans. Au Sénégal, 31% des filles sont mariés avant 18 ans et 9% avant 15 ans, même si ces 20 dernières années, la prévalence a baissé de 16%. Le constat émane de quatre-vingts (80) acteurs (policiers, gendarmes, élus, enseignants, représentants du Comité départemental de protection de l’enfance, jeunes, acteurs de la santé, décideurs politiques, parajuristes et Badiénu gox) qui se sont retrouvés autour d’un panel de haut niveau avec les acteurs institutionnels sur le mariage des enfants, ce mardi 17 juin 2025 à Thiès, dans le cadre du projet intitulé : «Du communautaire au régional : approche multisectorielle contre le mariage des enfants au Sénégal et élaboration d’un agenda commun avec le Niger.»
C’est dans le but de consolider la lutte contre le mariage d’enfants dans la sous-région que l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) a lancé, en mars 2025, en consortium avec le Réseau Siggil Jigeen (Rsj) et le Conseil sénégalais des femmes (Cosef), ce projet. Ces acteurs évoquent le rapport de l’étude intitulée «Analyses des déterminants sociaux, culturels et économiques des facteurs favorisant les mariages d’enfants dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaffrine Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Tambacounda et Sédhiou» (Adsce/Me), qui a révélé que les raisons évoquées pour justifier le mariage de la jeune fille avant 18 ans sont les grossesses précoces non désirées (67, 20%), la préservation de la virginité de la jeune fille (36, 5%), le respect des traditions et normes culturelles (29, 4%) et le respect des préceptes de la religion (30, 4%).
Ils ont abordé plusieurs questions autour de la «prise en charge et des plaidoyers sur les mariages d’enfants» ; l’«audition et prise en charge des enfants victimes de mariages précoces» ; les «Sanctions pénales des mariages d’enfants» ; la «prise en charge des filles victimes de mariages d’enfants et statistiques» ; les «conséquences des mariages d’enfants sur les victimes et leur prise en charge médicale» ; les «conséquences des mariages d’enfants du point de vue scolaire» ; les «causes et conséquences des mariages d’enfants dans la société» ; l’«Impact psychologique des mariages d’enfants sur la victime».
Les acteurs se veulent unanimes sur le fait que «le mariage d’enfants est une pratique néfaste qui porte atteinte aux droits fondamentaux des enfants, en particulier les filles, tels que le droit à l’éducation (accès et maintien à l’école) et le droit à la santé (grossesses précoces, mortalité maternelle et infantile, maladies). Il constitue une entrave au développement des communautés dans la mesure où il conduit à une limitation des opportunités économiques des filles, favorise leur exclusion et augmente le cycle de la pauvreté».
Pour lutter contre ce phénomène, le Sénégal a ratifié les instruments internationaux et régionaux pertinents, en particulier la Convention sur les droits de l’enfant de 1989 et le Protocole de Maputo de 2003, qui prônent son élimination. Il a également adopté un cadre légal au niveau national (Code de la famille, avec la fixation d’un âge minimum pour le mariage, Code pénal pour les sanctions) et mis en place des stratégies, plans d’actions nationaux, programmes et projets pour lutter contre les mariages d’enfants, conformément aux Objectifs de développement durable (Odd) sur l’égalité des sexes.
Financé par l’Assemblée de coopération pour la paix (Blb/Acpp) avec l’appui de l’Agence basque de coopération et solidarité (Avcs), le projet a comme zones d’intervention le Niger et la région de Thiès, au Sénégal. Dans le cadre du projet, l’Ajs, le Rsj et le Cosef organisent une série d’activités de plaidoyer et de sensibilisation à Thiès sur le phénomène du mariage d’enfants. Eu égard à la complexité de la problématique, le projet a adopté une approche multisectorielle et communautaire, afin de réunir les différents acteurs institutionnels pour renforcer la synergie d’actions dans la lutte contre cette pratique néfaste. C’est dans ce contexte qu’est organisé ce panel de haut niveau avec les acteurs institutionnels sur le mariage des enfants. L’objectif général étant de contribuer au renforcement des synergies entre les différents acteurs stratégiques, à travers un espace de dialogue qui permettra de mettre en œuvre une stratégie multisectorielle dans la région de Thiès. Il s’agit, de façon spécifique, de «sensibiliser sur les causes et les conséquences des mariages d’enfants», «faire connaître les sanctions pénales prévues en cas de mariages d’enfants», «faire connaître les prises en charge apportées aux victimes de mariage d’enfants», «permettre aux autorités et aux acteurs stratégiques de connaître le plaidoyer sur les mariages d’enfants», «susciter l’engagement des acteurs impliqués dans la lutte contre les mariages d’enfants».
cheikh.camara@lequotidien.sn
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