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À compter de l’année 2026, le Sénégal entend approvisionner l’ensemble de ses centrales électriques en gaz domestique, mettant ainsi un terme définitif aux importations de combustibles. Cette transition stratégique devrait générer annuellement près de 140 milliards de francs CFA d’économies, constituant ainsi une avancée décisive sur la voie de la souveraineté énergétique.
Le Sénégal s’engage dans une nouvelle étape de son développement énergétique : l’abandon progressif du fuel lourd et du gasoil au profit du gaz naturel issu de ses propres ressources. Selon les projections officielles, cette substitution représenterait environ 213 millions d’euros d’économies chaque année. L’annonce, faite le 21 août dernier par le Premier ministre Ousmane Sonko, s’inscrit dans une démarche politique claire visant à assurer durablement l’indépendance énergétique nationale. Concrètement, il s’agit de garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique grâce à l’exploitation des gisements gaziers sénégalais.
Cette stratégie repose sur plusieurs projets majeurs. Le champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, a entamé sa production de gaz naturel liquéfié à la fin de l’année 2024, dont une partie est destinée au marché intérieur. Parallèlement, l’État a lancé la construction d’un réseau de gazoducs de 400 kilomètres, évalué à 650 milliards de francs CFA, et mise sur le projet Yakaar-Teranga pour pérenniser l’approvisionnement au-delà du champ GTA.
Les bénéfices attendus excèdent le simple volet budgétaire : le recours au gaz national réduit la dépendance du pays face aux fluctuations des marchés internationaux et contribue à la diminution des émissions polluantes. Toutefois, le gouvernement maintient son objectif d’atteindre 40 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
La concrétisation de cette ambition demeure tributaire de plusieurs aléas, notamment les retards éventuels liés au projet GTA, le coût effectif du gaz livré aux centrales et la capacité de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE) à garantir que les économies réalisées se traduisent par une baisse effective des tarifs pour les consommateurs.
Suivie avec attention à l’échelle régionale, l’expérience sénégalaise pourrait ériger le pays en modèle africain d’une transition « gas-to-power » réussie. L’année 2026 s’annonce ainsi comme un moment charnière : entre réussite exemplaire et risque de désillusion, l’avenir énergétique du Sénégal dépendra de la mise en œuvre effective de ces projets stratégiques.
JEAN-PIERRE MALOU
L’article Souveraineté énergétique : 140 milliards d’économies attendues dès 2026 est apparu en premier sur Sud Quotidien.