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Le football a cette capacité à faire émerger des héros inattendus, et la demi-finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) mardi à Dar es Salaam promet d’en révéler encore.
Le Soudan, une nation en proie à des conflits internes mais qui brille sous la direction de l’entraîneur ghanéen James Kwesi Appiah, affrontera Madagascar, la nation insulaire dont l’ascension féerique a captivé l’imaginaire de tout un continent.
Pour les deux équipes, l’enjeu est immense. Aucune d’elles n’a jamais atteint la finale du CHAN.
Une victoire au stade Benjamin Mkapa (14h30, heure locale) écrirait un nouveau chapitre doré dans l’histoire de leur football — et pour l’Afrique de l’Est dans son ensemble, ce serait une rare percée au sommet du football continental.
La résilience du Soudan dans l’adversité
Peu de gens s’attendaient à voir le Soudan arriver aussi loin. Pourtant, sous la direction de Kwesi Appiah, les Faucons de Jediane ont déjoué tous les pronostics.
Après avoir terminé premiers de leur groupe devant le champion en titre, le Sénégal, ils ont créé la surprise en éliminant l’Algérie, finaliste de la dernière édition, aux tirs au but à Zanzibar.
Appiah affirme que son équipe n’est pas perturbée par le passage de Zanzibar à Dar es Salaam.
«Après avoir quitté Zanzibar pour Dar es Salaam, je ne pense pas qu’il y aura une grande différence au niveau du climat et de la météo. Le plus important, c’est la préparation de nos joueurs », a-t-il déclaré.
«Notre parcours n’a pas été facile. Tous nos matchs ont été difficiles jusqu’ici. C’est une demi-finale et ce ne sera pas facile. Nous nous battrons jusqu’au bout du match.»
Pour Appiah, la motivation dépasse le simple cadre du sport. « Nous sommes concentrés sur le fait de rendre le peuple soudanais heureux. Ils n’attendent rien d’autre de nous. Tout ce qu’ils veulent, c’est voir notre combativité et que nous leur apportions de la joie pendant le match. »
L’esprit d’unité de Madagascar
Si le Soudan représente la résilience face au chaos, Madagascar incarne la force de la croyance collective.
Les Barea, qui avaient déjà atteint les demi-finales en 2022, ont de nouveau frappé fort cette année en éliminant le Kenya, pays hôte, aux tirs au but à Nairobi.
L’entraîneur Romuald Rakotondrabe estime que cette victoire a transformé l’état d’esprit de son groupe.
«La victoire contre le Kenya, devant son public et à domicile, a été très bénéfique sur le plan psychologique pour notre équipe, et nous comptons en tirer parti », a-t-il expliqué.
«Notre force réside dans notre unité. C’est notre esprit d’équipe qui nous a portés. Nous avons des joueurs capables de faire la différence, et nous croyons maintenant en la puissance du collectif.»
Rakotondrabe a appelé son équipe à relever le défi. « Nous allons nous battre pour gagner et nous qualifier pour la finale. Nous devons faire preuve de patience, garder nos objectifs en tête et nous battre pour les atteindre jusqu’à la dernière minute du match. »
Un choc de philosophies
Cette demi-finale dépasse la simple rencontre de deux outsiders — c’est un affrontement de styles et de visions. La discipline compacte du Soudan, axée sur la force mentale, s’oppose à la fluidité et au jeu de possession de Madagascar.
Rakotondrabe reconnaît que la clé sera la concentration dans les moments décisifs. « Nous devons rester concentrés tout au long du match, surtout devant le but. L’objectif, c’est de se qualifier, pas seulement de bien jouer. Nous avons beaucoup étudié les matchs du Soudan, et nous sommes prêts à les affronter. »
Du côté soudanais, le défenseur Faris Abdallah Mamoun reflète la détermination qui règne dans le camp. « Nous nous sommes bien préparés pour ce match, et nous allons tout donner pour poursuivre notre parcours dans le tournoi », a-t-il déclaré.
«Tous les joueurs sont unis comme un seul homme, et ils se sont engagés à tout faire pour rendre le peuple soudanais fier.»
L’histoire en marche à Dar es Salaam
Les chiffres renforcent l’importance de ce rendez-vous. Les deux équipes ont inscrit six buts dans cette édition, et toutes deux sont invaincues lors des séances de tirs au but.
Le Soudan dispute sa troisième demi-finale, mais n’a jamais atteint la finale, battu par l’Angola en 2011 puis par le Nigeria en 2018.
Madagascar, quant à lui, vise à devenir la première nation insulaire à atteindre la finale d’une compétition majeure de la CAF.
Au-delà des statistiques, cette demi-finale est hautement symbolique. Elle démontre que la force du football africain réside dans sa diversité, et pas seulement dans ses géants traditionnels.
Qu’il s’agisse du Soudan, un pays en guerre retrouvant la fierté à travers le sport, ou de Madagascar, dont les joueurs incarnent l’esprit de défi, un nouveau finaliste va émerger.
Appiah a résumé le moment avec justesse : «C’est un grand match, et il ne sera pas facile. Mais nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la toute fin.»
Un sommet continental à portée mondiale
Les deux entraîneurs ont salué l’organisation du CHAN PAMOJA 2024, le qualifiant de célébration unificatrice du football africain.
Pour les supporters, le choc de mardi représente encore plus : le triomphe de l’esprit sur l’adversité, du collectif sur les limites, de l’espoir sur les épreuves.
Lorsque le coup de sifflet final retentira à Dar es Salaam, l’Afrique connaîtra son nouveau finaliste — et quel qu’il soit, son parcours restera comme l’un des récits marquants du CHAN PAMOJA 2024.
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