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on - Wed at 11:30 AM -
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Durant deux jours, l’hôtel Royal Baobab de Somone a accueilli un atelier d’information et de sensibilisation sur l’albinisme, organisé par Amnesty International Sénégal en partenariat avec la Commission Santé de l’Assemblée nationale. Experts médicaux, sociologues, parlementaires, juristes et membres d’associations y ont pris part, dans une dynamique de plaidoyer pour une meilleure reconnaissance des droits humains des personnes atteintes d’albinisme.
L’albinisme, une anomalie génétique rare qui affecte la production de mélanine, se manifeste par une peau très claire, une forte sensibilité au soleil, ainsi que des troubles visuels. Bien que non contagieuse, cette condition reste mal comprise et lourdement stigmatisée, notamment en Afrique subsaharienne.
Si l’Agence nationale de la statistique recense officiellement 2 040 personnes albinos au Sénégal, les associations avancent le chiffre de près de 10 000 individus. Un nombre significatif qui, pourtant, demeure invisible dans les politiques publiques. Ces personnes sont confrontées à des discriminations multiformes : exclusion sociale, difficultés d’accès aux soins et à l’éducation, violences sexuelles, meurtres rituels et précarité généralisée. Le cancer de la peau, en raison de l’absence de mélanine, constitue une menace constante, avec environ 30 décès enregistrés chaque année.
Au cours de l’atelier, plusieurs dimensions ont été explorées : santé, génétique, ophtalmologie, dermatologie, droit et sociologie. Tous les intervenants ont souligné l’urgence de renforcer la prise en charge médicale des personnes albinos, notamment à travers une couverture santé spécifique, l’accès gratuit aux crèmes solaires et un meilleur encadrement juridique. Le sociologue Djiby Diakhaté a mis en lumière le poids des stéréotypes : « Il faut combattre les représentations sociales archaïques qui entourent encore l’albinisme dans certaines communautés ».
Parmi les principales recommandations formulées à l’issue des échanges figurent l’adoption d’une politique publique nationale en faveur des personnes atteintes d’albinisme, leur inclusion scolaire et professionnelle, ainsi que la sensibilisation des acteurs institutionnels et communautaires.
Cet atelier marque une avancée notable dans la lutte pour la dignité et la reconnaissance des personnes albinos au Sénégal. Pour Amnesty International, il ne s’agit pas d’un simple événement ponctuel, mais d’un jalon stratégique vers une prise de conscience durable et des engagements concrets des autorités.
SAMBA NIEBE BA
L’article Somone-albinisme : plaidoyer pour une politique nationale de protection au Sénégal est apparu en premier sur Sud Quotidien.