Mille six-cents établissements d’enseignement professionnel et quatre mille trente établissements de santé dont la plupart sont concentrés à Dakar, ont été recensés au Sénégal, selon les résultats de l’inventaire communal et de la cartographie de ces structures de formation rendus publics vendredi par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). «Nous avons pu géoréférencer 1603 établissements d’enseignement professionnel au Sénégal et dénombrer 4030 établissements sanitaires avec leurs caractéristiques, leur présence au niveau communal sur l’offre de santé et leur présence sur la pyramide sanitaire», a déclaré le Directeur général de l’Ansd, Abdou Diouf.
Il s’exprimait lors d’un atelier de partage des résultats de l’inventaire communal et de la cartographie des établissements de formation professionnelle et technique et des structures de santé réalisés par l’Ansd et l’Institut luxembourgeois de recherche socio-économique. La région de Dakar concentre «60%» de ces établissements, a-t-il précisé. Selon M. Diouf, ce partenariat a permis de réaliser «une cartographie des établissements de formation professionnelle et des infrastructures de santé, ainsi qu’un inventaire communal». «La cartographie des structures de formation professionnelle permet de disposer d’une vision claire de l’offre de formation, d’évaluer le niveau de vulnérabilité en matière d’intégration socioéconomique et d’accès aux services de formation», a-t-il ajouté.
Abdou Diouf a indiqué que la cartographie des structures de santé apporte «une information capitale pour apprécier la densité et la répartition des infrastructures sanitaires, évaluer la couverture géographique et identifier les zones moins dotées». Le statisticien a également souligné que l’inventaire communal a permis de dresser «une cartographie détaillée de la vie économique et sociale de chaque territoire, d’apprécier la densité et la répartition des infrastructures sociales de base, de mesurer le niveau d’équipement et de dégager les forces et faiblesses propres à chaque collectivité». Ce travail a permis de faire l’inventaire communal autour de «15 thématiques pour chaque commune et 150 indicateurs [qui ont été] établis et produits pour chaque commune», a-t-il noté.
Il s’est réjoui de l’opportunité qu’il offre aux utilisateurs d’avoir «l’information détaillée, géoréférencée sur la vie socio-économique des différentes communes du Sénégal». M. Diouf estime par ailleurs que cette étude a pu «ressortir certaines évidences sur l’influence de la présence des établissements professionnels sur l’emploi des jeunes et leur employabilité, aussi bien dans le formel que dans l’informel».
Saluant les résultats de cette étude, le représentant de l’Ins­titut luxembourgeois de recherche socio-économique (Liser), Miche Ténikué, a déclaré que la formation professionnelle est un levier important pour «mieux outiller les jeunes qui ne font rien pour l’instant à aller chercher un emploi». «Nous avons vu qu’au Sénégal, le taux de nid d’enfants qui ne sont ni en formation, ni au travail, ni à l’école est autour de 30%», a-t-il relevé, soulignant que mettre ces derniers dans le cycle scolaire normal prendrait beaucoup d’années. «On peut, dans ce genre de situation, cibler une formation professionnelle de trois, quatre, voire six mois, qui donne des outils pour mieux affronter le marché du travail», a-t-il suggéré.
L’ambassadrice du Luxem­bourg à Dakar, Laure Huberty, a salué ce travail effectué depuis «deux ans» par l’Ansd et le Liser pour avoir «cette base solide de données vérifiées et exactes en matière de formation professionnelle de santé et d’inventaire communal».

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