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Hier, lundi 25 août 2025, le juge des référés de la Cour suprême a rejeté la requête de l’ancien maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, qui sollicitait la suspension de l’élection de son successeur convoquée par le préfet de Dakar. Dans son ordonnance, rendue à la reprise d’une audience boycottée par les avocats de Dias, le magistrat a estimé qu’« aucune urgence ne justifiait la demande » et qu’« aucun risque de violation de la loi n’était avéré par la tenue du scrutin
Barthélémy Dias débouté de sa requête devant la Cour suprême
L’ancien maire de Dakar, Barthélémy Toye Dias, a connu hier, lundi 25 août, un nouveau revers judiciaire dans son bras de fer avec le préfet de Dakar pour tenter de conserver son mandat. Le juge des référés de la Cour suprême, saisi d’une requête visant à suspendre l’élection de son successeur convoquée par l’autorité préfectorale en application de la décision du 11 décembre 2024, l’a débouté.
Dans son ordonnance, rendue à la reprise d’une audience boycottée par les avocats de Dias, le magistrat a jugé qu’« il n’y avait aucune urgence en l’espèce » et qu’« aucun risque que la loi ait été violée par la décision n°3925/F/D/DK/AP » du préfet de Dakar, ayant constaté la « démission d’office » de Barthélémy Dias de son mandat de conseiller municipal. Cette décision prive ainsi l’ex-maire d’une étape jugée cruciale avant l’audience du 18 septembre prochain, date à laquelle la Cour suprême examinera au fond le recours contestant la légalité de la mesure préfectorale.
La défense dénonce une « provocation »
Les conseils de Barthélémy Dias, qui se sont relayés lors des débats, ont plaidé pour la suspension de l’exécution de la décision préfectorale. Me Ousseynou Fall, invoquant l’article 137 du Code des collectivités territoriales, a soutenu que « le nouveau maire ne pouvait pas être installé puisqu’un recours en annulation avait déjà été introduit ».
L’avocat a par ailleurs accusé le préfet d’avoir commis un « détournement de procédure » en convoquant l’élection alors que la Cour suprême avait fixé l’audience relative au recours. « Toutes les conditions sont réunies pour que vous puissiez ordonner la suspension de l’élection. Le respect voudrait que le préfet sursoie à sa décision en attendant que la Cour suprême se prononce », a-t-il plaidé.
Dans la même veine, Me El Hadji Diouf a qualifié la démarche du préfet de « provocation ». « Ils veulent éliminer un maire par un vote de conseillers municipaux qui se tient actuellement. Vous ne devez pas accepter cela, c’est une provocation dangereuse », a-t-il martelé. Pour sa part, Me El Hadji Amadou Sall a affirmé que « seul le président de la République a le pouvoir de démettre un maire », accusant le préfet d’avoir attendu la fixation de la date de l’audience par la Cour pour convoquer l’élection. « Quelle est l’urgence à ne pas attendre 25 jours, alors que notre client a patienté huit mois ? Quelle est l’urgence ? Discréditer la justice, voilà l’objectif recherché derrière cette décision », a-t-il conclu.
L’État plaide l’absence d’urgence
En réplique, les avocats de l’État, assistés de l’Agent judiciaire de l’État, ont invité le juge à rejeter la demande de suspension pour « absence d’urgence et de doute sérieux ». Me Amadou Ngom a soutenu que « l’urgence n’existe que lorsqu’une situation compromet le bon fonctionnement des entités publiques » et que, de ce fait, « la requête de la défense est donc irrecevable ». Dans le même sens, Me Senghor a reproché aux conseils de Dias une « communication partielle », estimant que l’essentiel de leur argumentaire devait être « immédiatement écarté ». Quant à l’Agent judiciaire de l’État, il a insisté sur la faiblesse de la démonstration adverse : « On a simplement évoqué une urgence sans démontrer en quoi elle consiste. Attendre que la Cour suprême se prononce n’est pas une excuse. Sur la légalité, ce n’est pas à nous d’en juger. Le doute ne pourrait être soulevé que si le maire apportait la preuve qu’il n’est pas conseiller municipal. En l’état, il n’y a ni urgence, ni illégalité à reprocher à cette décision », a-t-il affirmé.
Nando Cabral Gomis
L’article Requête de suspension de l’élection prévu du nouveau maire : le juge des référés déboute Barthélémy Dias est apparu en premier sur Sud Quotidien.