Dans le cadre de la tournée nationale de suivi de la campagne agricole 2025-2026, le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage (MASAE) était l’hôte de la région de Matam (nord-est) le vendredi 18 juillet 2025. Durant cette visite qui s’inscrit dans une démarche de proximité visant à s’imprégner des réalités du terrain, évaluer le déroulement de la campagne et renforcer l’accompagnement de l’État auprès des acteurs du monde rural, l’étape de Matam a été marquée par une série de mesures. Comme le  renforcement de la souveraineté alimentaire et la modernisation du secteur agricole au niveau de la région à travers des initiatives incluant la mécanisation agricole, le soutien aux coopératives agricoles, la facilitation de l’accès aux outils de production et le développement de services adaptés aux besoins des producteurs. L’un des temps forts de cette visite a été le lancement de la première station « Allo Tracteurs », un dispositif innovant destiné aux producteurs exploitant plus de 1 000 hectares et un projet d’ensilage du sorgho et du maïs avec une production de 10 000 tonnes, l’annonce de l’ouverture  d’une usine d’aliments de bétail et une unité d’abattage industriel dans la région.

Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba  Diagne, en séjour dans la région de Matam, a démarré sa tournée de visite des exploitations agricoles familiales, par la Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED).

Au niveau de la délégation de Matam, cette visite a permis de mettre la lumière sur un projet de développement agricole, portant sur la distribution de 110 motopompes aux agriculteurs victimes des inondations de l’année passée. Un appui déployé par le Projet de résilience et de développement communautaire de la vallée du fleuve Sénégal (PRDC-VFS) à l’endroit des agriculteurs impactés pour les aider à surmonter les altérations provoquées par les crues, qui fait suite aux aides  en équipements, en matériel et intrants agricoles (semences, engrais, produits phyto) mises à la disposition des communautés.  Soulignant l’importance des dons offerts qui visent à renforcer la capacité de résilience de 7800 agriculteurs dont 6700 femmes résidents dans huit communes situées dans les départements de Kanel et Matam, à faire face aux chocs liés aux changements climatiques, le ministre de l’Agriculture a exprimé sa sincère reconnaissance au projet.  A l’occasion,  Dr. Mabouba Diagne a salué  l’initiative du Ministère de la Famille et de la Solidarité,  illustrant une belle « Solidarité Gouvernementale » à travers « ce soutien aux communautés rurales,  améliorant l’accès à l’irrigation et stimulant la production agricole, une action  qui vise à renforcer la sécurité et la souveraineté alimentaire locale ».

Après avoir visité la SAED (Société d’Aménagement et d’Exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et de la Falémé), le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne, a effectué une visite de terrain au niveau du périmètre irrigué villageois de Bow, couvrant plus de 320 hectares et regroupant sept localités des communes de Ouro Sidy et Ndendory.  Une descente sur les lieux du casier en phase de récolte pour la campagne de saison sèche chaude, a permis à l’autorité d’échanger autour des préoccupations  liées à l’aménagement, au matériel de pompage et à l’accès au crédit. 

Promotion des potentialités agro-pastorales

Durant la tournée de suivi de la campagne agricole 2025-2026, le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage a présidé au niveau de la gouvernance de Matam, un comité régional de développement (CRD) qui a réuni les autorités administratives , des producteurs, éleveurs, responsables des SIPA (Sociétés d’Intensification de la Production Agricole), partenaires et autorités locales, des femmes et des jeunes. Cette rencontre qui s’est distinguée dans le cadre d’un dialogue direct avec les acteurs du secteur agro-pastoral, a permis à l’autorité de prendre connaissance de leurs préoccupations, leurs doléances et les défis auxquels ils sont confrontés. Pour la région, ces préoccupations incluent les agriculteurs qui ont déploré le faible taux d’exploitation des 55 000 hectares de terres agricoles potentiellement cultivables dans la région, le manque d’équipements agricoles, la cherté de l’électricité, la réhabilitation des aménagements, la commercialisation des productions horticoles, et pour l’élevage, c’est le vol de bétail, les feux de brousse, les obstacles à la transformation du lait, dans le département de Ranérou. Par rapport aux défis, les différents acteurs ont évoqué également le relèvement de la mécanisation, la revalorisation des systèmes d’irrigation, la réalisation d’unités de transformation et des hangars de production ainsi que la création d’unités vétérinaires soulignant l’importance d’un accès adéquat aux soins vétérinaires dans le contexte de l’élevage… Au cours du comité régional de développement, les femmes et les jeunes ont exprimé  leur engagement d’intégration aux politiques agricoles portées par le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, sollicitant de l’autorité en charge du secteur, « un accès facilité aux équipements et aux financements (…) ».

En réponse aux différentes interpellations des intervenants qui formulent une prise en charge urgente des difficultés des secteurs de l’agriculture et de l’élevage, le ministre de l’Agriculture a instruit le Gouverneur de Matam à organiser une concertation technique régionale regroupant l’ensemble des parties prenantes. L’objectif de ce projet indexe la mise en phase d’un plan stratégique régional pour l’agriculture et l’élevage, prenant en compte toutes les préoccupations exprimées lors du comité régional de développement.

L’intégration Agriculture -Elevage 

Pendant sa tournée, le ministre de l’Agriculture a procédé au lancement de deux projets structurants à Kobilo. « Allo Tracteurs », un projet dont le mécanisme vise à faciliter l’accès à la mécanisation et un projet d’ensilage du sorgho et du maïs avec une production de 10 000 tonnes, intégrant l’agriculture  et l’élevage,  visant à valoriser durablement les ressources locales en alimentation animale tout en renforçant la résilience des systèmes. Ce choix, n’est pas fortuit pour le casier de Kobilo créé en 2001, d’une superficie de 740 hectares exploités par 1 067 ménages habitants des communes de Bokidiawé et de Kobilo. Cela émane, selon le ministre de l’Agriculture, d’une décision légitime pour récompenser les efforts  des agriculteurs  du casier qui est une référence dans la région de Matam en matière de gestion (crédits de campagne remboursés à temps) et respect strict du calendrier cultural. Une reconnaissance qui a touché le président de l’union Mamoudou Kane et les populations de la contrée qui ont fait le déplacement pour accueillir le ministre.

Dans sa motivation de pousser les agriculteurs à travailler davantage pour atteindre la souveraineté alimentaire, l’autorité de l’agriculture a mis à la disposition du casier deux  moissonneuses et deux tracteurs.

Mettant à profit la rencontre, Dr  Mabouba Diagne qui a salué le dynamisme des agriculteurs du casier a fait honneur à la localité en procédant au lancement de la première station de « Allô tracteur » du Sénégal, un projet dont l’objectif vise « à faciliter l’accès à la mécanisation et améliorer la productivité agricole dans une dynamique de modernisation et de compétitivité des filières agricoles locales ». En relation avec cette initiative structurante en faveur des producteurs, le ministre de l’Agriculture a annoncé la réalisation d’un projet d’ensilage  du sorgho et du maïs. « Après la mise en place de la première station de tracteurs,  je  vous lance un autre défi. En contre-saison, il y a 400 hectares disponibles que vous n’avez pas l’habitude d’exploiter. Sous le leadership du gouverneur, du directeur de l’élevage, je souhaiterais rassembler les éleveurs et les agriculteurs pour signer un contrat de partenariat afin d’explorer les possibilités de cultiver l’ensilage de sorgho et l’ensilage de maïs en contre saison. Nous mettrons des semences et engrais gratuitement pour permettre de démarrer ce projet d’ensilage ». « Sur une superficie de 400 hectares, avec  25 tonnes à l’hectare, cela fera 10 mille tonnes. Même si les éleveurs de Matam prenaient les 5 mille tonnes et que l’ensemble des éleveurs du Sénégal se partagent les 5 mille tonnes restantes, ça devient un cas d’école », a fait savoir le ministre.

Dans son souhait de transformer l’agriculture régionale en renforçant les liens entre la production agricole et l’élevage, la transformation et la commercialisation des produits, le ministre de l’Agriculture a émis le souhait de l’établissement d’un pôle agro-industriel dans la région. «  Matam a tout pour être le grenier du Sénégal grâce à ses hommes, ses braves femmes, ses jeunes et ses nombreuses potentialités en minerais, agriculture et élevage.

Son Excellence le président de la République et son Premier ministre ont décidé de faire de Matam un pôle industriel avec les phosphates. Nous pourrons en faire un pôle agri industriel », a expliqué le ministre. S’adossant à la vision de stimuler les secteurs de l’agriculture et de l’élevage, le ministre s’est engagé devant les acteurs à ouvrir une usine d’aliments de bétail à Kobilo. « Si les tests s’avèrent concluants, après la première saison, nous allons installer une usine d’aliments pour bétail à Kobilo. Avec ́les beaux résultats qu’on vient d’avoir sur le riz, lorsqu’on réussira le challenge de faire 10 mille tonnes d’ensilage, avec l’usine d’aliment de bétail, l’élevage va décoller ». Dans les perspectives de cette convention entre l’Union des éleveurs du Sénégal et les agriculteurs autour de l’ensilage, en plus de vendre du bétail sur pied, c’est une unité d’abattage industriel qui est ciblé par le ministère.

PAPE MOCTAR NDIAYE

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