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on - Fri at 11:00 AM -
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La Maison de la Culture Douta Seck a servi de cadre, mardi dernier, à une réflexion profonde sur l’évolution et l’avenir de la musique sénégalaise, lors d’un panel marquant la célébration des 50 ans de la scène musicale nationale. Sous la modération éclairée du Professeur Ibrahima Wane, directeur du laboratoire Littératures, Langues et Sociétés d’Afrique à l’UCAD et Président du Conseil d’Administration du Musée des Civilisations Noires, le célèbre artiste El Hadj Baba Maal a porté un message d’unité, de réflexion et d’accompagnement pour les artistes.
Devant un public composé d’universitaires, d’artistes et de diplomates, Baba Maal a d’emblée rappelé un vœu ancien : celui de voir les acteurs culturels s’asseoir autour d’une table pour discuter ensemble des moyens d’ennoblir et de rentabiliser le métier d’artiste. « Ce que vous avez fait aujourd’hui, c’est exactement cela », s’est-il réjoui, tout en appelant à multiplier ce type d’échanges, non seulement à Dakar mais aussi dans les régions de l’intérieur du Sénégal.
L’intérieur du pays, berceau de la créativité
L’artiste a tenu à souligner l’importance capitale des régions dans l’écosystème musical sénégalais. Il a évoqué avec nostalgie son propre parcours, de l’école primaire au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis, et sa fascination pour l’effervescence créative de Dakar. « Mais qu’est-ce qui donnait à Dakar cette créativité ? Parce que tout le monde venait des régions », a-t-il rappelé, citant des figures comme le Cabaret Dramatique ou Pape Seck, qui ont puisé leur inspiration dans le riche patrimoine musical traditionnel pour enrichir la scène capitale.
Une industrie à structurer pour les jeunes générations
Passant de la mémoire à l’action, Baba Maal a insisté sur la nécessité de guider la jeune génération dans les méandres de l’industrie musicale moderne. « C’est une forêt. Si tu ne sais pas qui est manager, qui est agent, quelles sont les salles où jouer (…), tu ne trouveras pas ton chemin », a-t-il mis en garde. Pour lui, il est crucial d’initier des rencontres formatrices pour aider les jeunes artistes, qu’il décrit comme « très créatifs », à comprendre les rouages de ce secteur complexe.
Il a partagé l’héritage de sa propre génération celle de Youssou N’Dour qui a su capitaliser sur l’intérêt international soudain pour les musiques africaines dans le sillage du reggae. Aujourd’hui, estime-t-il, il faut donner aux nouveaux talents les clés pour « fructifier tout cet attrait que le monde a par rapport à la musique sénégalaise ».
Un plaidoyer pour la reconnaissance et l’accompagnement des artistes
Enfin, l’artiste a lancé un vibrant plaidoyer pour une meilleure reconnaissance sociale et institutionnelle des artistes. « L’artiste n’est confortable que quand on lui montre qu’il est important », a-t-il affirmé, appelant les autorités à un « soubassement d’accompagnement ». Il a dressé un parallèle avec des pays voisins comme la Mauritanie ou le Mali, où, selon lui, les artistes sont traités avec un respect plus marqué.
Il a conclu sur une note d’espoir et d’engagement, promettant de toujours être présent pour porter la voix des artistes et les accompagner. « Je pourrais parler des heures et des heures », a-t-il confié, saluant au passage l’initiative et le cadre de l’Université Cheikh Anta Diop.
LAMINE DIEDHIOU
L’article Regards croisés sur la scène musicale sénégalaise : Baba Maal plaide pour une structuration et une valorisation des artistes est apparu en premier sur Sud Quotidien.
