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Du 18 au 20 juin, Afrikajom Center et ses partenaires ont tenu à Dakar une conférence régionale placée sous le thème : « La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr ». À l’occasion du cinquantenaire de l’organisation ouest-africaine, experts, chercheurs, leaders de la société civile, jeunes acteurs et membres du secteur privé ont échangé sur l’avenir de l’institution. À l’issue des discussions, plusieurs recommandations ont été formulées en vue de refonder la CEDEAO sur des bases plus solides et adaptées aux enjeux actuels
Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires, démocratiques et économiques croissants, Afrikajom Center a initié une conférence régionale inédite autour du thème : « La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr ». Durant trois jours, experts, universitaires, acteurs de la société civile, jeunes leaders et représentants du secteur privé ont abordé des sujets-clés pour l’avenir de la région.
A la cérémonie de clôture de cette rencontre hier, vendredi 20 juin , des pistes de solutions ont été dégagées pour une reconstruction d’une CEDEAO rénovée. « Si nous voulons reconstruire une CEDEAO rénovée, c’est d’abord l’unité. Il faut construire une souveraineté régionale dans tous les domaines. D’abord dans le domaine numérique où nous sommes totalement dépendants. Dans le domaine de la communication où la CEDEAO est très faible dans un contexte de guerre cognitive et de guerre de la communication qui a déjà provoqué la dislocation de la CEDEAO. Il faut que la CEDEAO reprenne en main sa communication » a soutenu Alioune Tine, président d’Afrikajom Center.
Il estime que la souveraineté sécuritaire est un enjeu crucial, car les États privilégient encore une logique de préférence et de souveraineté nationale en matière de sécurité, alors même que les menaces auxquelles ils font face sont désormais de nature régionale. « C’est une crise qui frappe tous les pays et qui appelle une réponse régionale, une réponse coordonnée dans tous les domaines que ça soit le renseignement ou l’opérationnel. De ce point de vue, on a proposé qu’il ait une conférence des ministres de la défense et de la sécurité pas seulement au sein de la CEDEAO, mais le faire aussi avec l’AES », a-t-il recommandé. Il a évoqué également la question de l’intégration économique et monétaire notamment la liberté d’entreprendre, la circulation des biens et des personnes avec trop d’obstacles surtout aux frontières. Selon lui, il faut repenser la question des frontières. Il plaide pour une meilleure implication de la jeunesse. Soulignant que si nous voulons l’avenir de la CEDEAO dans 50 ans, il faut impliquer totalement la jeunesse.
Par ailleurs, M Tine a annoncé qu’au sortir de cette conférence, un appel de Dakar sera rédigé et sera adressé au sommet des chefs d’Etats et de gouvernement qui se déroulera à Abuja le 22 juin prochain.
Pour sa part, Mamadou Ismaila Konté, avocat et ancien ministre de la justice, garde des sceaux du Mali pense que la CEDEAO ne peut pas se construire sans la participation des sociétés civiles. « Désormais nous devons être capables en tant que citoyens, d’exercer notre contrôle citoyen sur les institutions de la communauté, sur le devenir de la communauté, sur les politiques qui sont mis en œuvre dans le cadre de la communauté et surtout sur les hommes et les femmes qui doivent incarner cette communauté. Pendant très longtemps nous avons été dans une dynamique de critique de la CEDEAO. La CEDEAO ne peut être rien d’autre que ce qui résulte de nous-mêmes, de nos consciences, de notre environnement, de notre culture», a-t-il relevé. Selon lui, ces Chefs d’Etats qui engagent la CEDEAO ne l’engagent que au nom et pour le compte des sociétés. « Cette prise de conscience doit nous permettre aujourd’hui d’être présents lorsqu’il faut décider les institutions de la CEDEAO, d’être présents lorsque la CEDEAO doit prendre des décisions non seulement pour le bon fonctionnement de cette institution, mais également par rapport à la démocratie dans nos pays respectifs. La CEDEAO ne peut être rien d’autre que la suite démocratique que nous voudrions avoir aujourd’hui », insiste-t-il.
NDEYE AMINATA CISSE
L’article Refonder la CEDEAO – entre souveraineté régionale et urgence démocratique : la recette d’Afrikajom Center est apparu en premier sur Sud Quotidien.