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on - Dec 6 -
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Après trois émissions couvertes à plus de 120%, l’État sénégalais engage une nouvelle opération sur le marché obligataire. Il vise 400 milliards FCFA d’ici au 22 décembre pour soutenir l’Agenda 2050.
Le gouvernement sénégalais poursuit son recours au marché financier régional. Neuf mois après une première émission obligataire en 2025, l’État revient, depuis le 2 décembre avec une quatrième opération. L’objectif consiste à mobiliser 400 milliards de francs CFA à mobiliser d’ici le 22 décembre auprès de l’épargne disponible dans l’espace UEMOA. Cette stratégie d’endettement local, désormais récurrente, s’inscrit dans une tendance observée dans l’Union, où les Etats privilégient de plus en plus les émissions domestiques encadrées par l’UMEOA-Titres, afin de sécuriser des financements moins exposés aux aléas extérieurs.
Les modalités proposées restent identiques à celles adoptées depuis le début de l’année. Quatre tranches de maturité, et des taux d’intérêt progressifs compris entre 6,40% à 6,95%. Ce cadre a permis de lever un volume important (1200 milliards) de ressources dépassant largement les attentes initiales de
Mars-avril : une première opération révélatrice de la liquidité régionale
La séquence commence fin mars, avec l’émission dont l’objectif est fixé à de 150 milliards de FCFA. Le marché réagit rapidement. Les souscriptions atteignent 405 milliards de FCFA affluent en moins de deux semaines, conduisant les autorités à clôturer l’opération par anticipation le 10 avril. Taux de couverture de 170% illustre l’abondance de liquidité disponible sur la place régionale et l’intérêt marqué par les investisseurs institutionnels. L’opération est structurée par Invictus Capital & Finance
Juin-juillet : une deuxième émission de confirmation
Forts de cette première mobilisation, les pouvoirs publics lancent en juin, une nouvelle opération avec une cible révisée à la hausse, soit 300 milliards de francs FCFA visés. Entre le 19 juin et le 8 juillet, 364 milliards sont levés, correspondant à un taux de couverture de soit 121,3%. CGF Bourse et Société Générale Sénégal en assurent le co-pilotage. Cette deuxième phase confirme la capacité de l’épargne régionale à absorber des volumes supplémentaires,
Septembre-octobre : diversification avec l’ouverture à la diaspora
La troisième opération introduit une innovation notable. L’ouverture de la souscription à la diaspora sénégalais répartie dans 45 pays. L’initiative s’inscrit dans une démarche plus large, visant à mobiliser l’épargne extérieure d’origine sénégalaise, conformément aux orientations stratégiques de financement durable promues au niveau régional. L’objectif initial fixé à 300 milliards est dépassé pour atteindre 450 milliards, soit 150% de couverture. L’opération est conduite par Impaxis Securities et Société Générale et illustre l’intérêt de la diaspora pour des instruments d’investissement présentés comme contribuant au financement national.
Un cumul de 1 219 milliards pour les projets structurants
L’ensemble des trois opérations réalisées avant décembre a permis de mobiliser 1 219 milliards de francs FCFA, soit 62% de plus que les 750 milliards prévus initialement. Ces ressources sont destinées à appuyer la mise en œuvre des priorités de l’Agenda Sénégal 2050, incluant les infrastructures routières, portuaires et énergétiques, ainsi que les investissements agricoles et territoriaux. Cette orientation reflète la volonté de diversifier les sources de financement et de privilégier les ressources internes afin de réduire la dépendance aux marchés internationaux, plus volatiles et soumis à des conditions de financement plus stricts.
La stratégie du robinet intérieur
Les levées successives traduisent une stratégie assumée consistant à mobiliser l’épargne locale et diasporique afin de limiter le recours aux et de diminuer l’exposition aux fluctuations des taux internationaux.
Le marché obligataire régional consolidé depuis les réformes des années 2010, démontre à travers ces opérations, se capacité à absorber des émissions répétées de grande ampleur. Reste à vérifier si cette dynamique se maintiendra face à la nouvelle sollicitation de décembre.
Le test de décembre
Cette quatrième émission constituera un baromètre décisif pour mesurer la résilience de la demande après trois opérations de grande envergure en moins d’une année. Il s’agit désormais d’évaluer si les 400 milliards recherchés seront mobilisés dans les délais fixés ou si apparaîtront les premiers signes d’un ralentissement de la souscription. La réponse est attendue pour le 22 décembre, date de clôture officielle. Un nouveau succès confirmerait 2025 comme une année exceptionnelle en matière de financement obligataire pour le Sénégal, tout en renforçant la perception d’une trajectoire économique jugée stable par les investisseurs régionaux.
JEAN PIERRE MALOU
L’article Quatrième emprunt obligataire : Dakar en quête de 400 milliards est apparu en premier sur Sud Quotidien.
