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Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé hier, lundi 1er septembre, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, la cérémonie d’ouverture du Forum africain sur les systèmes alimentaires sur le thème «La Jeunesse africaine : fer de Lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires», en présence du chef d’Etat Rwandais Paul Kagamé, de l’ancien premier ministre d’Ethiopie, Hailemariam Desalegn.
«La Jeunesse africaine : fer de Lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires». C’est le thème de l’édition 2025 du Forum africain sur les systèmes alimentaires dont le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye a présidé hier, lundi 1er septembre, la cérémonie d’ouverture.
Au cours de cette rencontre le Chef de l’Etat a souligné que face aux « phénomènes météorologiques aléatoires non maîtrisés, aggravés par les changements climatiques », à «la faiblesse des rendements et les pertes post-récoltes pouvant aller jusqu’à 30% des produits récoltés », «la prise en charge des systèmes alimentaires devient une urgence de première nécessité » pour le continent africain. « La prise en charge des systèmes alimentaires est devenue une urgence de première nécessité en Afrique en particulier, où l’agriculture est sujette à des phénomènes météorologiques aléatoires aggravés par le changement climatique », a-t-il déclaré.
PLUS DE 700 MILLIONS DE PERSONNES ONT SOUFFERT DE LA FAIM DANS LE MONDE EN 2024, EN PARTICULIER EN AFRIQUE
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes, car selon le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié en 2024 sur l’état de la sécurité alimentaire, plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim dans le monde durant l’année précédente, en particulier en Afrique. En Afrique, la faiblesse des rendements et des pertes post-récoltes peuvent aller jusqu’à 30% des produits récoltés », a-t-il relevé.
Il a rappelé qu’en Afrique, plus que dans le reste du monde, l’agriculture est toujours sujette à des phénomènes météorologiques aléatoires non maîtrisés, aggravés par le changement climatique et ses conséquences. Cette situation limite fortement nos capacités de production dans le temps et dans l’espace, et tout ceci constitue autant de facteurs qui contribuent à la persistance de la faim et de la sous-alimentation dans notre continent. Il a expliqué que cette situation éloigne davantage l’Afrique de l’atteinte de l’Objectif de développement durable numéro deux (ODD-2) qui vise «zéro faim à l’horizon 2030».
Pire encore, «si les tendances actuelles persistent, plus d’un milliard de personnes seront sous-alimentées de manière chronique en 2030, et parmi lesquelles la moitié vivra en Afrique», a alerté Bassirou Diomaye Faye. Non sans relever : «Le continent est donc celui qui risque le plus de faire face à l’insécurité alimentaire. Pourtant, notre continent a tout le potentiel qu’il faut pour atteindre l’autosuffisance alimentaire».
«LE CONTINENT DETIENT ENVIRON 65% DES TERRES ARABLES DANS LE MONDE ET D’IMPORTANTES RESSOURCES HYDRIQUES»
Mieux, «avec ses atouts, l’Afrique pourrait contribuer à nourrir le monde». Car établi sur une superficie de plus de 30 millions de km2, « le continent détient environ 65% des terres arabes dans le monde et d’importantes ressources hydriques». Sans compter la jeunesse du continent qui constitue également un atout dans la mesure où, dit-il, 60% de sa population a moins 25 ans.
«S’y ajoute une main-d’œuvre abondante que lui confère la jeunesse de sa population, 60% est à moins de 25 ans. Selon les projections, le continent sera peuplé de 2,5 milliards de personnes en 2050, dont 600 millions de jeunes supplémentaires en âge de travailler» qui pousuit : «Pour faire de la jeunesse africaine le moteur du développement agricole, il nous faut assurer une éducation et une formation qui répondent aux besoins d’une agriculture moderne, intensive et durable».
Le président de la République, a aussi relevé la «contradiction» de l’Afrique, un continent qui concentre plus de 60% de terres cultivables dans le monde mais qui continue d’importer des produits agricoles vitaux pour sa nourriture. «Il y a quand même une contradiction. L’Afrique détient (plus de) 60% de terres arables, mais seules 64% de ses terres sont exploitées. L’Afrique, dont les besoins en termes de nourriture sont importants, a la main-d’œuvre nécessaire pour ne plus recourir aux importations agricoles. Pourtant, nous continuons à importer des produits agricoles pour nous nourrir, alors que nous devrions nourrir le monde», soutient-il.
Bassirou Diomaye Faye a ainsi appelé à investir massivement dans la modernisation des outils et méthodes de production, le développement des semences et de spéculation adaptées au changement climatique, la maîtrise de l’eau, le développement des chaînes de valeurs agricoles, notamment la transformation locale des produits ainsi que la digitalisation.
VERS UN PROJET DE LOI POUR PERMETTRE AUX AGRICULTEURS DE JOUIR DAVANTAGE DE LA PROPRIÉTÉ DE LEURS TERRES ET D’OBTENIR DES FINANCEMENTS
Pour lui, les Africains devraient se pencher davantage sur les mécanismes de financement des projets agricoles. Selon le chef de l’État, le gouvernement sénégalais envisage d’élaborer un projet de loi permettant aux agriculteurs de jouir davantage de la propriété de leurs terres et d’obtenir des financements auprès des institutions financière.
Bassirou Diomaye Faye a, rappelé l’engagement du Sénégal, qui consacre au moins 10% de son budget à l’agriculture, conformément à la Déclaration de Maputo. Ce, en mettant en avant des réformes déjà engagées, comme «la régulation des importations, la transparence dans la gestion des intrants agricoles» ou encore la politique de mécanisation et de maîtrise de l’eau.
Le président Diomaye Faye trouve que pour se nourrir, l’Afrique devra s’inscrire dans une dynamique de solutions endogènes en puisant dans son potentiel jugé énorme. «Pour se nourrir, l’Afrique devra compter d’abord sur elle-même. Elle doit s’inscrire dans une dynamique de solutions endogènes, en puisant dans son énorme potentiel. Rendons les campagnes plus attractives par le désenclavement, l’accès aux services sociaux de base et des investissements mettant en valeur le potentiel économique de chacune d’elles», a suggéré M. Faye.
Le président de la République a également appelé à «briser le vieux mythe selon lequel l’agriculture est un secteur de survie réservé aux adultes sans perspective». Selon lui, il faut rendre les «campagnes plus attractives par leur désenclavement, l’accès aux services sociaux de base et des investissements mettant en valeur le potentiel économique de chacune d’elles».
Il a ensuite proposé de s’ouvrir à la promotion du commerce intra-africain, en saisissant les opportunités de la ZLECAF, pour faciliter un accès rapide aux produits et leur écoulement. Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué d’inviter les dirigeants à «encourager l’émergence d’un secteur privé fort, capable d’investir dans l’agro-business et d’approvisionner nos marchés domestiques et de vendre le surplus à l’extérieur».
NDEYE AMINATA CISSE & MARIAME DJIGO
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