Alors que le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé un plan de redressement de l’économie nationale, le consultant bancaire basé aux États-Unis, Mohamed Dia, par ailleurs expert financier, a averti que ce lancement ne marquera pas nécessairement la fin des difficultés économiques actuelles. Invité de l’émission Objection sur la radio privée Sud FM hier, dimanche 27 juillet, Mohamed Dia qui avait prédit en mars dernier deux années de turbulences économiques pour les nouvelles autorités a indiqué qu’il n’y a aucun plan de redressement qui peut régler tous les problèmes à court terme »

Le lancement prochain du plan de redressement de l’économie nationale, annoncé par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors du Conseil des ministres du mercredi 23 juillet dernier, ne marquera pas la fin sur le champ des difficultés économiques que traversent les Sénégalais depuis l’avènement du régime de Pastef en mars 2024. C’est l’alerte lancée par Mohamed Dia, consultant bancaire basé aux États-Unis et expert financier. Invité de l’émission Objection sur la radio Sud FM (privée) hier, dimanche 27 juillet, Mohamed Dia a souligné qu’« il n’existe aucun plan de redressement capable de résoudre tous les problèmes à court terme », avant de prévenir : « Dans l’immédiat, le régime actuel ne pourra pas accomplir de grandes choses, car toute action entreprise risque d’avoir un impact négatif sur les ménages».

Poursuivant son explication, il déclare : « quand on parle de plan de redressement, cela signifie que quelque chose ne va pas. Et l’état actuel de l’économie montre clairement que les choses vont mal. Pour redresser, il faudra faire des choix difficiles, très difficiles. Et un plan de redressement implique d’abord de se serrer la ceinture pour espérer des lendemains meilleurs.» À titre d’exemple, il cite l’explosion des effectifs de la fonction publique vers la fin du régime de Macky Sall en déclarant que « le choix rationnel serait de réduire ces effectifs, mais c’est impensable actuellement. Certains choix ne pourront pas être faits tout de suite. Il y a des mesures possibles, d’autres impossibles pour le moment. »

Sous ce rapport, Mohamed Dia, qui avait déjà prédit en mars dernier deux années de difficultés économiques pour les nouvelles autorités, a invité les Sénégalais à faire preuve de patience et à accepter les sacrifices nécessaires en précisant que « nous arrivons à la fin des deux premières années. »

Se montrant optimiste pour la suite, il relèvera :  « Après cette période, les nouvelles autorités pourront se tourner vers le marché international pour lever des fonds et appliquer leur politique. Les huit pôles territoriaux évoqués pourront alors être financés, et d’importants investissements dans les infrastructures de ces pôles pourront être réalisés, ce qui aura un impact positif sur la croissance économique du pays». S’agissant des perspectives à long terme de ce plan de redressement, l’expert financier estime qu’il devra s’appuyer sur des mesures telles que l’élargissement de l’assiette fiscale, la réduction du train de vie de l’État, la maîtrise des effectifs de la fonction publique, ainsi que la révision à la baisse des avantages et des salaires des agents de l’État.

NANDO CABRAL GOMIS

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