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on - Fri at 11:30 AM -
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Face au rétrécissement progressif de l’espace civique et à la multiplication des arrestations consécutives à la prise de parole publique, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) a fait le choix du contentieux stratégique. Durant trois jours, l’organisation renforce ses capacités avec l’appui d’Amnesty International et le soutien de Open Society Foundation, dans un contexte national marqué par de vives préoccupations relatives à l’état des libertés au Sénégal.
Une nouvelle fois, la société civile tire la sonnette d’alarme est une nouvelle. Depuis 2021, le Sénégal traverse une zone de fragilisation démocratique caractérisée par une restriction accrue des libertés publiques, une pression persistante sur la liberté de la presse et des arrestations dont la légalité fait l’objet de contestations croissantes. C’est dans ce climat que la Raddho a décidé d’intensifier son action judiciaire en s’appuyant sur le contentieux stratégique, conçu comme un levier apte à susciter des changements structurels au-delà du traitement de situations individuelles.
Réunis durant trois jours à Saly-Portudal, juristes, défenseurs des droits humains et acteurs associatifs entendent repenser le recours à la justice comme instrument de protection des libertés fondamentales. L’initiative bénéficie de l’appui stratégique d’Amnesty International et du soutien financier de l’Open Society Foundation, dans le cadre d’un programme de promotion et de protection des droits humains.
Pour Souleymane Sagna, chargé de relations à la Raddho et spécialiste des droits des migrants et des réfugiés, le constat est sans équivoque : « Dès qu’une personne s’exprime aujourd’hui, il y a une forte crainte que ce qui suit soit une arrestation. Cette pratique tend à devenir systématique et pose de sérieuses questions de légalité et de légitimité. »
Selon lui, la défense classique des victimes, bien que nécessaire, ne suffit plus face à l’ampleur du phénomène. « Il faut désormais réfléchir à des stratégies capables de produire un changement systémique, en s’attaquant aux mécanismes et aux pratiques qui favorisent les violations répétées des droits fondamentaux », soutient-il.
Le contentieux stratégique, explique-t-on à la Raddho, vise à utiliser des affaires emblématiques pour faire évoluer la jurisprudence, interpeller les autorités judiciaires et, le cas échéant, saisir les juridictions régionales et internationales. L’objectif est clair : contraindre l’État à revoir ses pratiques et restaurer un climat de confiance entre citoyens et institutions.
Dans un contexte où la liberté d’expression est perçue par beaucoup comme un risque, cette offensive judiciaire apparaît comme une tentative de rééquilibrage du rapport de force. Pour la Raddho, la justice reste l’un des derniers remparts face à l’érosion progressive des libertés.
SAMBA NIEBE BA
L’article Libertés publiques sous pression : la Raddho passe à l’offensive judiciaire est apparu en premier sur Sud Quotidien.
