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Selon une étude commandée par Spick Up Africa, sur l’inclusion des voix de femmes diverses dans la recherche et le développement en santé au Sénégal, réalisée par le cabinet fil rouge : « Les femmes chercheuses représentent 32% contre 68% pour les hommes. Cela démontre une faible évolution car en 2020, l’annuaire statistique de la recherche pour la santé du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) avait estimé à 28,9% le nombre de femmes chercheuses. » La restitution des résultats s’est faite hier, jeudi 24 juillet, à Dakar, en présence des universitaires et partenaires.
Dans le cadre de son engagement à promouvoir l’équité de genre et l’inclusion dans les systèmes de santé, Speak Up Africa a commandité une étude de référence sur l’inclusion des voix de femmes diverses dans la recherche et le développement en Santé. Réalisée par le cabinet Fil rouge, cette initiative s’inscrit selon Speack Up Africa dans une dynamique régionale visant à développer des outils de suivi, de plaidoyer et d’orientation stratégique à travers une carte de score régionale couvrant le Sénégal, le Kenya et le Nigéria. Pour cette étude, les résultats ont montré une faible représentation des femmes dans les instituts de recherche en santé. Les femmes chercheuses représentent 32% contre 68% pour les hommes. Cela démontre selon l’étude une faible évolution car en 2020, l’annuaire statistique de la recherche pour la santé du ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) avait estimé à 28,9% le nombre de femmes chercheuses. Concernant les effectifs dans les institutions de recherche des Ufr et Facultés de santé, sur un total de 1131 chercheurs, seules 362 sont des femmes. Revenant sur la question du leadership féminin au sein des instituts supérieurs, l’étude révèle qu’au niveau de l’universités Cheikh Anta Diop de Dakar, la répartition par sexe montre que les femmes ne représentent que 24, 82% pour le grade de professeur et 31,38% pour le grade de maitre de conférences. Au niveau de l’université Iba Der Thiam de Thiès, sur dix-sept (17) professeurs, les dix (10) sont des femmes, ce qui montre une bonne représentativité des femmes par rapport aux hommes. Mais elles ne sont que trois Maitres de conférences sur les 19 que compte l’UFR Sciences de la santé. Dans les comités éthiques des universités, l’étude souligne que leur représentativité nécessite d’améliorer leur participation à ces importantes instances d’évaluation et de gouvernance de la recherche. Ainsi parmi les dix-sept (17 ) enseignantes chercheuses rencontrées dans le cadre des interviews, l’étude montre qu’aucune d’entre elles n’est membre d’un comité d’éthique. Certaines femmes chercheuses sont membres de hautes instances comme les conseils académiques des universités, les sociétés française et sénégalaise de biologie clinique, les commissions scientifiques et de recherche, les commissions sur la santé-Nutrition, le laboratoire de Recherche en Sciences Économiques et Sciences Sociales (LARSES) de l’université de Ziguinchor.
Pour booster la participation et le leadership des femmes dans les plus hautes instances, le cabinet fil rouge qui a réalisé l’étude, a émis des recommandations concernant les pouvoirs publics. Il s’agit pour les acteurs d’intégrer explicitement l’égalité de genre dans les politiques nationales de recherche, de santé et d’innovation ; de créer un observatoire genre et recherche en santé pour suivre les indicateurs de participation, de financement et de production scientifique désagrégés par sexe. Il est aussi question de renforcer la coordination intersectorielle entre les ministères de la Santé, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et des Femmes, pour une réponse cohérente aux enjeux d’inclusion entre autres. Pour les institutions de recherche et universitaires, il est recommandé de réviser les critères d’évaluation académique pour mieux valoriser les contributions sociales et communautaires, souvent portées par les femmes ; d’organiser des panels et autres tribunes de promotion de la recherche pour les femmes aux niveaux scolaires (Lycées, Collèges, universités) ; de mettre en place des mécanismes tels que les crèches et les garderies pour faciliter la combinaison recherche/gestion familiale ; d’ augmenter le financement de la recherche et de donner plus de crédits aux femmes.
Denise ZAROUR MEDANG
L’article Les femmes dans la recherche et le développement en santé : une faible participation notée au Sénégal est apparu en premier sur Sud Quotidien.