L’utilisation de la drogue par les jeunes sous plusieurs formes inquiète le Cca et l’Aemo. Face à la montée en puissance de la délinquance juvénile, ces deux structures d’encadrement et de redressement des jeunes descendent sur le terrain pour dire non.

Par Aladji BADJILANG – Comme dans plusieurs ré­gions du pays, Kolda n’échappe pas à la recrudescence de comportements déviants chez les adolescents, souvent liés à la consommation de drogue, d’alcool et à la montée de la violence. Les causes de ce phénomène, selon plusieurs analyses, sont multiples et complexes : pauvreté, inégalités économiques, chômage, échec scolaire, familles dysfonctionnelles ou encore exposition à la violence domestique. Autant de facteurs qui favorisent la marginalisation et poussent certains jeunes vers la délinquance.
Conscient de l’ampleur du problème, le Cca (Centre conseil pour ado) de Kolda, déjà reconnu pour son travail d’encadrement et de formation auprès des jeunes filles, a décidé d’étendre son action aux garçons. Inspiré par le succès des clubs féminins, le centre a récemment mis en place des clubs de jeunes garçons pour mieux les encadrer et les sensibiliser. Dans cette dynamique, il a sollicité l’appui technique de l’Action éducative en milieu ouvert (Aemo) afin de mener des séances de causeries et de discussions participatives avec les jeunes, dans le but d’identifier les causes profondes de la délinquance et d’y apporter des solutions durables. «Il faut saluer cette initiative du Cca, qui vient répondre à la montée alarmante de la drogue, de l’alcool et de la violence chez les jeunes. Lors de nos échanges, j’ai été surpris de constater que la majorité des adolescents savent reconnaître la drogue, et certains ont même avoué en avoir consommé. Cela montre à quel point ces produits leur sont accessibles. C’est extrêmement préoccupant», a déclaré Ousmane Sonko, éducateur spécialisé et Coordonnateur régional de l’Aemo à Kolda.
Cette démarche, saluée par les acteurs de la justice des mineurs, vise à prévenir la commission d’actes graves tels que les violences physiques ou sexuelles, les vols ou les dégradations de biens. Le Cca espère, à travers cette approche, transformer ces jeunes en citoyens responsables, conscients des risques de l’exclusion sociale et des conséquences durables de la délinquance juvénile sur leur avenir. En misant sur la prévention, l’éducation et la sensibilisation, le Cca et l’Aemo entendent couper «la racine du mal» et offrir aux jeunes du Fouladou une chance réelle de se réinsérer et de contribuer positivement au développement de leurs différents terroirs.
Il faut souligner que dans l’espace scolaire et autres mi­lieux, les jeunes utilisent la drogue en cachette. Inquié­tant !
eh.coly@lequotidien.sn

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