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Dans le cadre des préparatifs de la prochaine campagne de commercialisation arachidière 2025/2026, le Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA) a initié hier, mardi 4 Octobre, à Kaolack, une concertation inclusive avec les producteurs, opérateurs et partenaire financiers et ministériels en activité dans la filière arachide. C’était pour recueillir les opinions des uns et des autres parmi les producteurs mais surtout trouver un compromis avec ces acteurs devenus des membres potentiels du Cnia dans sa nouvelle formule d’organe de restructuration prêt à s’ouvrir à tous les corps de métiers liés à l’arachide. Aussi, une opportunité pour le Cnia de dresser à la sortie de cette rencontre un rapport concerté qui sera proposé à l’État avant la définition du prochain prix fixé au kilogramme d’arachide et la politique envisagée cette année dans le système de commercialisation de l’arachide.
Réunissant près d’une cinquantaine de participants venus pour la plupart des régions centre du pays, cette rencontre a débuté par une présentation de bilan de la précédente campagne 2024/2025. Il s’en est suivi un débat houleux portant sur la révision du décret fixant les modalités de commercialisation et les systèmes de contrôle dont l’État reste encore le seul garant. Au chapitre de ce bilan, il est ainsi révélé qu’au-delà des difficultés enregistrées au plan organisationnel, la Sonacos qui bénéficiait du monopole des achats a perdu 4 milliards de Frs en termes de taux d’abattement et 9 autres milliards de Frs par rapport au différentiel des prix.
La question du criblage divise les producteurs
Cette année, le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) dans le cadre de la réforme en vigueur dispose de nouvelles prérogatives. Car, au-delà de sa mission première qui consistait à fixer le prix au producteur, le Cnia a entamé depuis quelques temps à son programme de restructuration de ses organes de base pour être plus proche des producteurs et s’ouvrir de manière inclusive aux métiers de la filière arachide, notamment la transformation et les exportations. Ainsi dans le cadre des nouvelles réformes apportées à cette prochaine campagne de commercialisation arachidière, il est devenu un impératif de cribler les graines, c’est-à-dire les séparer de toutes les impuretés (sable et résidus) avant leur mise en vente. Dès que la question est posée en salle, les producteurs se sont divisés de manière spontanée. Car si certains se sont dit favorables à la mesure, d’autres ont affiché un niet catégorique pour diverses raisons : d’abord parce que le matériel destiné à ces opérations n’est pas en nombre suffisant dans les lieux de production. Ensuite au point de vue performance, ce matériel est aujourd’hui dans un état de vétusté avancé tel qu’il n’est plus adapté à conduire ce genre d’opération. Pour autant, ces producteurs se justifient par le fait qu’ils ne sont plus en mesure de travailler à perte. A chaque campagne de commercialisation, ils se réclament comme les ultimes perdants dans un environnement où les efforts paysans ne sont jamais payés dans le pays. Après moult réflexions, ils ont fini par proposer la fixation de deux prix sur le même produit qui est l’arachide : un prix sur les graines passées au criblage, dont ils réclament une augmentation ou valeur ajoutée, et le respect du prix plancher pour l’arachide vendue en vrac. A défaut de ces propositions, ces producteurs ont pour autant plaidé en faveur d’une ouverture intégrale du marché où les opérateurs auront le privilège d’acheter les graines en fonction de leurs choix et leurs pouvoirs d’achat. Deux pistes de solutions qui poussent aujourd’hui les représentants du ministère de l’Agriculture, la souveraineté alimentaire et l’élevage (MASAE), ceux du ministère du Commerce et leurs partenaires des banques à sensibiliser sur la mesure afin de permettre aux producteurs d’être non seulement en conformité avec les lois et règlements qui régissent la commercialisation de l’arachide et mais surtout d’avoir la pertinence d’approvisionner le marché en produits de qualité et disposer plus d’accès aux financements bancaires et autres institutions financières. Concernant cependant le marché extérieur, le CNIA par la voix de son président du comité de normalisation, Cheikh Ahmadou Bamba Fall, promet d’aller vers un consensus autour duquel la production destinée à la transformation intérieure et au marché local sera respectée. Et cela au même titre que la définition de la production allouée au marché extérieur.
ABDOULAYE FALL
L’article Kaolack/ campagne de commercialisation archière : le CNIA en quête d’un compromis avec les producteurs est apparu en premier sur Sud Quotidien.
