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on - Jun 15 -
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(APS) – Des personnalités venues du monde des arts, des intellectuels, universitaires, anciens collègues et membres de la famille de Koyo Kouoh ont tenu à rendre un hommage à cette curatrice camerounaise décédée dans la nuit du 9 au 10 mai dernier à Bâle (Suisse), à l’âge de 57 ans, a constaté l’APS, samedi, à Dakar.
La commissaire d’exposition, directrice exécutive et conservatrice en chef de Zeitz MoCAA, au Cap en Afrique du Sud, Koyo Kouoh s’était installée à la fin des années 1990 dans la capitale sénégalaise où elle a fondé en 2011, le centre pour l’art, le savoir et la société, RAW Material Company.
Elle était la nouvelle directrice artistique de la 61e édition de la Biennale de Venise, prévue en 2026. En devenant la première femme africaine nommée à ce poste, le choix de sa personnalité a constitué un tournant historique pour cet événement d’art contemporain de renommée mondiale que l’on présente souvent comme les “Jeux olympiques du monde de l’art”.
Des témoignages, des souvenirs, des mots ‘’d’une justesse et puissance absolue’’, des films, de la danse, de la musique et des poèmes ou invocations, ont rythmé cette cérémonie d’hommage organisé à Dakar .
Durant toute la journée, ses amis et connaissances ont passé en revue sa vie et son œuvre, en mettant en exergue ses qualités humaines et professionnelles.
Les participants sont venus notamment du Cuba, du Cameroun, des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Afrique du Sud, entre autres, pour disent-ils “honorer et célébrer” Koyo Kouoh dans sa maison au Raw material company.
‘’On ressent beaucoup de joie pour tout ce qu’elle nous a donnés, de fierté, pour la personne qu’elle a été et qu’elle est toujours et de gratitude parce qu’elle nous a montré le chemin qu’elle a tracé, elle nous a donné des outils et c’est à nous de continuer’’, a souligné son amie Marie-Hélène Pereira.
Elle s’est dite animée par un “mélange de joie et de tristesse’’, en faisant allusion à la forte mobilisation.
Enseignante à l’université de Columbia (USA), Mame Fatou Niang dite retenir Koyo ‘’une amie et une boussole’’, évoquant le poème ‘’Souffle’’ de Birago Diop pour qui ‘’les morts ne sont jamais morts’’.
La chorégraphe et danseuse, Germaine Acogny a quant à elle dédié une danse à Koyo Kouoh.
Intitulée ‘’Danse intérieure’’ avec un mouvement du corps emmuré dans un silence de cathédrale, Germaine Acogny a aussi cité le poète sénégalais pour dire que “Koyo est toujours parmi nous’’, compte tenu de l’œuvre immense qu’elle laisse à la postérité.
‘’Je crois qu’elle retrouvera les gens que nous avons aimés :Doudou Ndiaye Rose, Julien Jouga, Joe Ouakam, Ousmane Sow et Ousmane Sow Huchard, des personnalités qui vivent avec nous et nous aident à continuer à grandir et à créer’’, a-t-elle ajouté.
Ancien collègue de Koyo à l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, Oumar Watt retient de la curatrice une personne qui “voulait rassembler l’univers”.
‘’C’était une personne humaine, honnête. Dans le cadre professionnel, c’était la rigueur, l’information au service du développement était toujours basée sur la vérité’’, a témoigné M. Watt.
“Le travail du Raw material company va continuer”, a assuré l’universitaire Felwine Sarr, collaborateur de Koyo depuis la fondation de ce centre d’art.
‘’(…) Mieux que promettre, juste dire que nous allons simplement continuer le travail, le mouvement, le chemin, nous y allons, nous allons prolonger le geste, nous nous passerons le tison et nous continuerons à élargir la vie’’, a laissé entendre l’économiste et musicien.
Il estime que la curatrice avait bien choisi son ministère, consistant à ’’’enrichir l’âme de la communauté, éveiller l’esprit, nourrir la sensibilité, affiner le regard, tisser le lien, de l’étendre et d’en raffermir la trame’’.
Cet engagement de Koyo se reflète dans la conception de Raw material comgany qui demeure selon l’universitaire sénégalais ‘’une mission et non un travail’’.
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