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on - Oct 24 -
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Les acteurs du secteur des cuirs et peaux appellent à une coopération renforcée entre l’État et le secteur privé afin de transformer un potentiel encore sous-exploité en moteur de croissance. Une rencontre stratégique tenue hier, jeudi 23 octobre, à Dakar, a permis d’identifier les pistes de relance d’une filière à fort potentiel exportateur.
Malgré un cheptel important et un savoir-faire artisanal reconnu, la transformation industrielle des cuirs et peaux demeure marginale au Sénégal. Les participants ont ainsi convenu de bâtir une stratégie commune pour structurer et dynamiser le secteur. Selon Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, secrétaire général du ministère de l’Industrie et du Commerce, il s’agit de « faire évoluer un artisanat traditionnel vers une véritable industrie moderne intégrant les technologies actuelles ». Le faible taux de transformation inférieur à 5 % pour certaines filières constitue un handicap majeur pour la croissance économique. M. Ndiaye a souligné que la création d’emplois et la réduction des inégalités passent nécessairement par la valorisation locale des ressources.
Inscrite dans l’Agenda national de transformation économique, la filière cuirs et peaux est identifiée comme un levier stratégique de l’économie compétitive. Cependant, la majorité des peaux continue d’être exportée à l’état brut, tandis que les ateliers locaux importent des cuirs transformés du Maghreb.
La qualité de la matière première a également été au centre des débats. Le docteur vétérinaire Mamadou Diagne, directeur de l’Élevage, a rappelé l’importance d’un élevage sain et du respect du bien-être animal pour préserver la qualité des peaux. Il a également dénoncé des pratiques nuisibles comme le marquage au fer ou la maltraitance avant abattage. Les intervenants ont unanimement plaidé pour une coordination accrue des actions et la formalisation rapide d’une stratégie nationale. Pour Youssoupha Mbaye, conseiller technique auprès du Premier ministre, « seule une synergie public-privé permettra de bâtir une industrie compétitive et durable ». Au-delà des enjeux économiques, cette démarche vise à créer des emplois décents, à fixer les populations rurales et à renforcer la souveraineté industrielle du pays.
JEAN PIERRE MALOU
L’article Filière cuirs et peaux : le Sénégal au défi de valoriser son immense cheptel est apparu en premier sur Sud Quotidien.
