" "
Posted by - support -
on - 11 hours ago -
Filed in - Society -
-
4 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Le Président Bassirou Diomaye Faye a esquissé, jeudi, les contours de l’université du futur s’adaptant à la Vision Sénégal 2050. Présidant le lancement des Concertations nationales sur l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, il a mis en avant la nécessité d’une réforme en profondeur à tous les niveaux.
Par Alioune Badara NDIAYE – L’université sénégalaise et ses curricula, legs de la colonisation, doivent être réformés en profondeur pour s’adapter à la Vision Sénégal 2050 devant passer par une transformation systémique. Le Président Bassirou Diomaye l’a fait savoir jeudi, lors du lancement des Concertations nationales sur l’Agenda national de transformation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Antesri) au Cicad. «65 ans après notre indépendance, il est temps d’imaginer une université sénégalaise moderne, ouverte aux mutations actuelles, mais profondément enracinée dans la réalité. Une université tournée vers les sciences contemporaines (…) L’université doit être repensée, refondée, réinventée. Elle doit répondre à nos aspirations, soutenir le développement national et s’inscrire pleinement dans l’Agenda national de transformation systémique», a noté le Président Faye. «Le moment est venu de repenser notre enseignement supérieur, non pas comme un simple espace de transmission du savoir, de production de la connaissance, mais comme un levier stratégique de souveraineté, d’innovation et de transformation sociale», a-t-il encore noté, assurant que cette réforme escomptée devrait aboutir à une meilleure régulation de l’enseignement supérieur, une meilleure qualité académique, ainsi qu’un alignement de l’enseignement supérieur aux besoins et attentes de l’Agenda national de transformation. «Les curricula de formation, les compétences que nos établissements d’enseignement supérieur produisent ne sont pas pour l’essentiel alignés aujourd’hui sur les quatre axes de l’Agenda national de transformation», a déploré le Président Faye. Pour cette université du futur, le président de la République veut aussi une présence des savoirs endogènes, longtemps marginalisés dans les curricula de l’enseignement. «L’heure est venue de valoriser nos propres épistémologies, notre mémoire, nos sciences, nos arts et notre capacité à penser par nous-mêmes. Il s’agit là d’un acte de souveraineté scientifique et culturelle, qui doit conférer à notre enseignement supérieur un rôle central dans le développement durable de notre pays», a-t-il insisté, indiquant que la transformation devra toucher tous les niveaux : universités, laboratoires de recherche, Ufr, centres d’incubation … «L’université sénégalaise est traversée par de multiples problématiques qu’elle se doit de résoudre : les infrastructures, le nombre d’étudiants, la problématique des curricula, le financement, la digitalisation, et j’en passe», a mis en avant le chef de l’Etat, disant s’attendre à des solutions structurelles à l’issue desdites concertations qui démarrent lundi, et vont durer cinq jours.
«Le taux élevé d’échec au Bac est une anomalie»
Le président de la République a pointé l’inadéquation entre les taux de réussite dans les universités et les moyens mis en place pour les œuvres universitaires. «L’Etat fait déjà beaucoup d’efforts malgré des contraintes budgétaires évidentes. Les œuvres universitaires représentent 46% du budget du ministère de l’Enseignement supérieur, limitant ainsi les ressources disponibles pour la recherche», a-t-il dit, évoquant un investissement annuel par étudiant d’1 million 118 mille 738 francs. «Malgré ces investissements importants, le taux élevé, le taux d’abandon précoce demeurent alarmants», a-t-il dit, non sans pointer l’examen pour le premier diplôme universitaire, ainsi que l’Office du Bac, dans leurs formes actuelles, comme facteurs bloquants. «En amont de ces dysfonctionnements, se trouvent, il faut le dire, le baccalauréat et l’Office du Bac. Les deux méritent d’être revus. Le baccalauréat sénégalais doit sérieusement être réformé. Le taux élevé d’échec au Bac est une anomalie», a dit Bassirou Diomaye Faye.
Un plan d’urgence pour réceptionner les chantiers dans les universités
La question des chantiers dans les différentes universités du pays a été évoquée par plusieurs orateurs, avant la prise de parole du président de la République. En cela, le Président Faye a promis une réponse en urgence pour une réception au plus tôt desdites infrastructures. «Conformément à mes instructions en Conseil des ministres le 27 novembre 2024, un plan d’urgence sur les infrastructures universitaires sera incessamment lancé pour que les chantiers prioritaires puissent être rapidement réceptionnés», a-t-il dit. Il est par ailleurs revenu sur l’instabilité chronique du calendrier universitaire dont l’impact financier est de 40 millions chaque année, soit «400 milliards francs ces dix dernières années». «Le respect du calendrier académique est fondamental pour garantir la qualité de la formation, permettre une bonne organisation des enseignements, assurer le développement correct des examens et économiser les dépenses continues sur toute la ligne», a-t-il déploré, appelant à une correction. Cette question et une dizaine d’autres sont au menu des Concertations nationales sur l’Antesri en charge de définir le renouveau de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
abndiaye@lequotidien.sn
L’article Diamniadio – Bassirou Diomaye Faye, président de la République : «L’heure est venue de valoriser nos propres épistémologies» est apparu en premier sur Lequotidien - Journal d'information Générale.