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Présente pour la première fois en Afrique et en particulier au Sénégal, à l’occasion du forum des systèmes alimentaires africains qui s’est tenu du 31 août au 5 septembre, Carol Rojas, experte colombienne en semences endogènes était l’invitée de l’émission Objection de SEN radio du dimanche 7 septembre 2025. Elle partageait le modèle colombien de l’agriculture familiale et en semences endogènes.
En tant qu’experte en agriculture familiale et en semences endogènes, Carol Rojas a dévoilé la qualité dont regorgent les semences endogènes. Invitée de l’émission Objection, elle a indiqué que « ce sont des semences qui ont maintenu l’humanité. Elles font partie de notre identité, de notre culture. Sans ces semences, nous perdrons notre identité et notre culture. Mais en plus, elles sont très résistantes face aux changements climatiques. Elles s’adaptent facilement selon le changement au sol. »
Par ailleurs, amenée à présenter brièvement le modèle de l’agriculture familiale colombienne et de sa particularité, Carol Rojas a d’emblée indiqué que « Pour nous, en Colombie l’agriculture familiale est celle qui est à la base de la famille et de la communauté. Ils font des cultures locales et aussi de l’agroécologie. Quand on parle de l’écologie, on parle d’une agriculture qui prend soin du sol, de l’eau également des forêts et de l’agrodiversité».
Interrogée cependant sur les filières dans lesquelles s’est adossée la Colombie pour mettre en valeur cette agriculture familiale, elle soulignera qu’en ce qui concerne le secteur alimentaire par exemple « il y en a qui sont importantes comme la production de café, la production du cacao et la production de manioc, de la banane et des pommes de terre. Mais, nous travaillons ces cultures dans des associations de coopératives. Donc, à partir de ces cultures-là, ils nourrissent la famille et ensuite l’excédent est utilisé pour la commercialisation au niveau local », a expliqué l’invitée de l’émission Objection.
Succès de la Colombie à intégrer les petits producteurs dans les chaînes de valeur nationales et internationales
S’agissant du succès réalisé par la Colombie à intégrer les petits producteurs dans les chaines de valeur nationales et internationales, Mme Carol a déclaré : « nous avons les circuits courts de commercialisation. Ces circuits courts comme je l’ai dit, travaillent en premier lieu pour l’alimentation de la famille et l’excédent est vendu sur le marché local. Parce que si vous vendez sur le marché local, vous évitez des surcoûts sur le produit par exemple le transport, le paquetage, l’emballage… qui font que le produit est plus cher au final. Alors que si vous vendez sur le marché local, c’est un prix juste pour vous comme vendeur et le pour le client qui va recevoir le produit. »
Dispositif d’accompagnement en termes de financement, de formation technologique, organisations de coopératives
Mme Carol Rojas est également interpelée sur le dispositif d’accompagnement mis en place pour soutenir les producteurs. A ce titre, elle fera savoir qu’« En Colombie, ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a commencé de façon autonome en nous organisant en organisations sociales, locales et autonomes. Ils se sont financés eux-mêmes. Ils ont commencé à travailler sans aucun apport de l’Etat ou de quelque organisme que ce soit. Ils ont fait comme un exercice d’économie solidaire pour renforcer les échanges de produits tout en laissant aussi des excédents pour les communautés. » « C’est ainsi qu’ils ont commencé à créer des écoles dans les villages où ils s’entraident dans la formation selon les expériences des uns et des autres pour savoir comment préserver ces semences endogènes. C’est après cela que la coopération est entrée en jeu pour renforcer ce qu’il faut et avec les ressources, ils ont pu mieux s’organiser. Ce qui a permis de mieux utiliser les nouvelles technologies et le conseil agroécologie », a-t-elle relevé.
Invitée à proposer des leçons que doit tirer le Sénégal pour booster son agriculture, l’experte en agriculture familiale et en semences endogènes de déclarer que « Je crois qu’au Sénégal comme en Colombie, nous avons des similitudes. On doit donner plus de valeur et de reconnaissance à ces pratiques de la semence endogène et de ses connaissances locales qui existent sûrement et qui sont très importantes. Mais aussi renforcer les organisations communautaires parce qu’à travers ces organisations, on travaille à un bien commun. » De façon concrète, elle appelle à « générer des coopérations, des organisations qui travaillent dans la conservation des semences et la production agroécologique… »
OUSMANE GOUDIABY
L’article Développement de l’agriculture familiale et des semences endogènes : quand le modèle colombien « inspire » le Sénégal ! est apparu en premier sur Sud Quotidien.