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Selon le dernier rapport de l’Onusida sur l’infection à VIH, les projections indiquent que, si le financement venait à disparaître à la suite du retrait de certains bailleurs, le monde pourrait enregistrer six millions d’infections supplémentaires et quatre millions de décès liés au sida d’ici 2029. La baisse de l’aide internationale, qui représente près de 80 % des programmes de prévention dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, fait craindre une crise de la riposte au sida. Toutefois, souligne l’Onusida, cette situation peut être transformée. Les progrès enregistrés, notamment grâce à l’accès généralisé aux thérapies antirétrovirales, ont permis d’allonger l’espérance de vie en Afrique subsaharienne, passée de 56,5 ans en 2010 à 62,3 ans en 2024 pour les personnes vivant avec le virus
Ce rapport souligne qu’à la fin de l’année 2024, avant qu’un effondrement soudain des financements ne menace de déclencher une crise dans la riposte mondiale au sida, les efforts soutenus des communautés et des gouvernements avaient permis de réduire de 40 % le nombre de nouvelles infections par le VIH et de 56 % celui des décès liés au sida depuis 2010.
Toutefois, il met en évidence des lacunes persistantes dans la prévention, avec 1,3 million de nouvelles infections enregistrées en 2024, un chiffre pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente. Concernant l’Afrique subsaharienne, les pays ont ramené le nombre annuel d’enfants infectés par transmission verticale à 120 000, soit une baisse de 62 % depuis 2010 et le niveau le plus bas depuis les années 1980.
Dans l’ensemble, les programmes de prévention de la transmission verticale ont permis d’éviter près de 4,4 millions d’infections chez les enfants entre 2000 et 2024. Le nombre de vies perdues à cause du sida en 2024, estimé à 630 000, reste préoccupant, mais représente une diminution de 54 % par rapport à 2010. Un progrès, selon l’Onusida, rendu possible par la large disponibilité, en grande partie gratuite, des services de dépistage et des traitements. Le nombre de décès pédiatriques liés au sida est passé de 240 000 en 2010 à 75 000 en 2024.
En Afrique subsaharienne, qui concentre plus de 60 % des personnes vivant avec le VIH, l’accès élargi aux antirétroviraux a permis une progression notable de l’espérance de vie, passée de 56,5 ans en 2010 à 62,3 ans en 2024. « En 2024, la riposte mondiale au VIH n’a jamais été aussi proche d’atteindre ses objectifs. On estime qu’à l’échelle mondiale, 87 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, 89 % de celles qui connaissaient leur séropositivité recevaient un traitement antirétroviral et 94 % des personnes sous traitement avaient une charge virale supprimée », a indiqué la source. Et de préciser : « nous avons commencé l’année 2025 en nous réjouissant de la possibilité de transformer la lutte contre le VIH grâce au lenacapavir, un nouveau médicament à action prolongée qui permet de prévenir l’infection par le VIH au moyen d’injections deux fois par an. Ce n’est qu’un des nombreux nouveaux médicaments à action prolongée. D’ici quelques années, les injections annuelles et les comprimés mensuels pour prévenir l’infection par le VIH pourraient devenir une réalité ».
Le financement en baisse
La même source a indiqué que le retrait soudain du principal contributeur à la riposte mondiale au VIH a perturbé les programmes de traitement et de prévention dès le début de l’année 2025. Elle a rappelé que l’aide internationale représente près de 80 % des programmes de prévention dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Elle a ajouté que « leurs modèles montrent que si le financement disparaît définitivement, il pourrait y avoir 6 millions d’infections supplémentaires par le VIH et 4 millions de décès supplémentaires liés au sida d’ici 2029 ». Par ailleurs, le nombre de pays criminalisant les populations les plus exposées au VIH a progressé pour la première fois depuis que l’Onusida a commencé à en rendre compte.
« Les projections de l’Onusida montrent qu’une interruption permanente de l’appui du Plan présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (PEPFAR) des États-Unis pour le traitement et la prévention du VIH pourrait conduire à une perte de plus de 1,5 milliard d’euros et entraîner plus de 4 millions de décès supplémentaires liés au sida et plus de 6 millions de nouvelles infections par le VIH d’ici à 2030 », a averti l’Onusida. Et d’attester : « on estime que 1,3 million de personnes ont contracté le VIH en 2024, soit 40 % de moins qu’en 2010. Une baisse encore plus marquée de 56 % du nombre de nouvelles infections a été enregistrée en Afrique subsaharienne, qui abrite la moitié de toutes les personnes ayant acquis le VIH dans le monde en 2024. Cinq pays, pour la plupart d’Afrique subsaharienne, étaient en passe de parvenir à une réduction de 90 % des nouvelles infections d’ici à 2030 par rapport à 2010 ».
Face à cette situation, l’Onusida appelle à la solidarité et à la mobilisation pour de nouveaux mécanismes de prise en charge. « Le consensus qui sous-tendait l’ancien modèle de financement de la riposte au VIH touche peut-être à sa fin, mais la communauté internationale est en train de tracer une nouvelle voie, plus durable. Lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue à Séville, en Espagne, les nations ont adopté les appels à l’allègement de la dette, à la coopération fiscale internationale et à la réforme des institutions financières internationales – les premières étapes vers un nouveau règlement économique qui peut donner aux pays la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour investir dans la riposte mondiale au VIH », précise le rapport. Et de conclure : « vingt-cinq des 60 pays à revenu faible ou intermédiaire inclus dans ce rapport ont trouvé des moyens d’augmenter les dépenses liées au VIH à partir des ressources nationales jusqu’en 2026. Cette transformation ne peut toutefois pas se faire du jour au lendemain. La solidarité mondiale et l’engagement renouvelé des partenaires financiers seront nécessaires alors que les pays planifient et dirigent des transitions durables vers l’autofinancement ».
DENISE ZAROUR MEDANG
L’article Conséquence de la baisse de l’aide internationale : Onusida annonce 6 millions d’infections supplémentaires par le VIH et 4 millions de décès de plus d’ici 2029 est apparu en premier sur Sud Quotidien.