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Hier, vendredi 20 juin 2025, s’est déroulée la cérémonie de clôture des journées de concertations sur le secteur de la communication, organisées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Cet évènement, présidé par le Directeur de la Communication, Habibou Dia, au nom du ministre Alioune Sall, a été marqué la restitution des travaux de comités. Dans un document portant synthèse du rapport général, il a été noté plusieurs constats et défis pour lesquels des recommandations ont été formulées.
Ouvertes mercredi 18 juin 2025, les journées de concertations sur le secteur de la communication ont été clôturées hier, vendredi 20 juin, en présence de plusieurs autorités dont le ministre-conseiller, Coordonnateur de la Communication de la Présidence de la République, Cheikh Sakho Jimbira. Cet évènement a été marqué également par la restitution des travaux de comités. Dans un document portant synthèse du rapport général, les acteurs ont relevé plusieurs constats et défis tels que le financement et la viabilité économique des entreprises de presse, la régulation, l’éthique et les contenus, le droit de travail et la protection sociale, entre autres.
CONSTAT ET DEFIS A RELEVER
Concernant le premier constat, qui porte sur le financement et la viabilité économique des entreprises de presse, le rapport note une obsolescence et une absence de décret d’application des lois portant Code de la publicité (lois n°64-51 de 1964 et numéro 83-22- de 1983), entraînant une fuite de capitaux vers le numérique et les nouveaux acteurs. Il met à nu également une discrimination injuste des radios communautaires qui sont dans l’impossibilité de diffuser de la publicité, ce qui a quasiment aggravé lourdement, selon le document, leurs difficultés financières.
En ce qui concerne, par ailleurs, la question sur la régulation, de l’éthique et contenus, le document a alerté sur l’urgence d’une réforme structurelle basée sur une législation adaptée et une régulation efficace. Les conclusions de ces concertations ont également permis de mettre en exergue, l’affaiblissement de l’éthique journalistique par la recherche du buzz, la monétisation rapide et la prolifération d’acteurs non régulés, notamment des influenceurs, des “chroniqueurs”, et même des plateformes qui produisent du contenu sans formation ni ancrage éthique.
Quant à la question liée au droit du travail et à la protection sociale, les acteurs ont noté un déficit d’application des dispositifs existants tels que la Convention collective, la protection sociale, l’absence de contrat de travail adéquat, les cotisations sociales qui ne sont pas reversées et la couverture maladie, les femmes journalistes confrontées à des discriminations et à l’absence de protection liée à la maternité.
RECOMMANDATIONS DES ACTEURS ET GAGES DE LA TUTELLE
Mais, au-delà de ces constats relevés, les acteurs ont formulé des recommandations pour chacun des constats. C’est ainsi, qu’au titre de la publicité, dont les lois de 1960 et de 1983 ne sont plus adaptées à la réalité actuelle, les acteurs ont fait part de leurs vœux, la création d’une autorité chargée de mettre en œuvre les règles destinées à la publicité. De leur côté, les acteurs des radios communautaires ont posé leurs doléances qui consiste à enlever la restriction sur la publicité afin de leur donner la chance d’avoir un modèle économique viable.
Du point de vue de la régulation, bien que la loi portant Code la presse de 2017 l’avait déjà prévu, ils ont proposé mieux en demandant une nouvelle autorité qui va combiner à la fois le secteur de la presse et de la publicité, en tenant compte aussi des enjeux liés à l’Intelligence artificielle (IA) et aux évolutions numériques qui ne sont pas exclusives à la presse.
Dans la dimensions éthique et protection, il a été recommandé aux patrons de presse de permettre à leurs employés de disposer des formations tout au long de leur collaboration.
En revanche, pour donner corps à toutes ces recommandations, les acteurs ont émis le souhait qu’un mécanisme de suivi-évaluation puisse être mis en place, avec un comité de suivi élargie, et une concertation qui sera annuelle et organisée par toutes les parties prenantes.
Saluant la qualité des échanges et la pertinence des diagnostiques posés, le Directeur de la Communication, Habibou Dia, qui a présidé la cérémonie de clôture, a tenu à rassurer les acteurs quant à l’aboutissement de ces recommandations. Il a, par ailleurs, souligné l’engagement du ministre à prendre en charge certains éléments notamment l’accompagnement et la mise à disposition et renforcer la Commission nationale de la carte de presse et le Comité pour le respect de l’éthique et de la déontologie (CORED), des instances de gouvernance qui, selon lui, doivent monter en puissance.
S’agissant de la problématique économique, Habibou Dia a promis de «renforcer les entreprises et leur permettre d’avoir une gouvernance économique avec un socle transparent qui permet aussi à l’Etat, dans le cadre de ses échanges avec le CDEPS, de mettre sur place un cadre de revue des conventions publicitaires.»
Ousmane GOUDIABY
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