" "
Posted by - support -
on - 3 hours ago -
Filed in - Society -
-
5 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Les opérations de commercialisation de la noix de cajou se poursuivent dans les régions du sud du pays mais à un rythme jugé lent. L’abondance du produit arrimée à la saturation de certains marchés comme celui de l’Inde, gros importateur ayant atteint sa limite de transformation, entraîne une mévente de la noix cajou. A ce jour et selon les acteurs de l’interprofession de la filière, 150.000 tonnes sont sorties du Sénégal. Cette surabondance est accentuée par le déstockage engagé par les producteurs guinéens de Bissau astreints à payer leurs prêts bancaires. Les acteurs donnent de la voix et interpellent les pouvoirs publics pour une meilleure politique de l’industrialisation de la filière anacarde au Sénégal.
L’environnement des affaires demeure très mitigé au Sénégal sur toute la chaine de valeurs de la filière anacarde cette année. C’est ce qu’a fait savoir Ibrahima Khalil Sagna, le Président de la commission partenariat et financement de l’interprofession cajou du Sénégal et président du cadre régional de concertation des acteurs de la filière anacarde de Sédhiou. « Ce sont en effet des résultats très mitigés. Certes, la situation était très profitable aux producteurs mais, en revanche, les transformateurs ne mènent aucune activité depuis trois ans car n’ayant pas facilement accès à la matière première. A cela s’ajoutent les charges fixes comme l’électricité, la main d’œuvre. Au niveau du bureau de la douane de Ziguinchor, seules 120.000 tonnes de noix de cajou ont pu être exportées. Il s’y ajoute 30.000 tonnes collectées dans les régions de Sédhiou, Fatick et Kolda. Ce qui nous met dans les environs de 150.000 tonnes exportées jusqu’ici », déclare M. Sagna
La Guinée Bissau qui excelle également dans la filière anacarde connait une situation de mévente face à l’impératif de restituer les prêts bancaires, a fait savoir de même Ibrahima Khalil Sagna. « Tous les gros producteurs et exportateurs de la Guinée Bissau qui ont pu emprunter de l’argent auprès des banques pour la commercialisation sont confrontés à des difficultés. Ils sont dans des situations de stock ou de mévente. Ils sont obligés de déstocker le produit à Bissau pour le brader dans les marchés hebdomadaires en zone de frontière pour pouvoir rembourser les dettes », explique-t-il.
Cette situation risque fort de perdurer car l’Inde qui en achète en quantité industrielle a atteint sa capacité de transformation, si l’on en croit toujours Ibrahima Khalil Sagna, le Président de la commission partenariat et financement de l’interprofession cajou du Sénégal et président du cadre régional de concertation des acteurs de la filière anacarde de Sédhiou. « Le seul marché capable d’absorber ces produits semble être celui de l’Inde qui a malheureusement atteint sa capacité de transformation. Aujourd’hui, seule une baisse drastique peut pousser ces Indiens à payer ce produit et le stocker», dit-il.
Enfin, notre interlocuteur invite l’Etat du Sénégal à promouvoir des concertations régulières avec les parties prenantes pour faire de cette filière un fleuron de l’industrie du Sénégal : « le défi, c’est que l’Etat du Sénégal appuie le maillon de la transformation et créer plus de richesses. Que nos habitudes et comportements alimentaires puissent être orientées vers l’anacarde. Je crois que l’Etat doit renforcer davantage la collaboration et la concertation avec les acteurs et qu’il y ait une communication permanente avec les acteurs. Ce qui permettra de trouver des mesures adaptées à la situation et des ambitions qu’on se fixe, c’est-à-dire faire du Sénégal un pays industriel de l’anacarde », a-t-il conclu.
EL HADJI MOUSSA DRAME
L’article Casamance-campagne de commercialisation de la noix de cajou : une mévente inquiétante malgré les 150.000 tonnes exportées est apparu en premier sur Sud Quotidien.