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En Inde, dans le Cachemire, vingt-cinq ouvrages d’experts analysant l’histoire des politiques autoritaires et les perspectives dans cette région ont été bannis, mardi 5 août, des rayons, et des perquisitions ont eu lieu dans des librairies deux jours plus tard. Cela illustre la volonté de contrôle de l’information par le pouvoir indien dans cette région disputée territorialement avec le Pakistan et dont l’autonomie a été révoquée en 2019.
Azadi, de la célèbre romancière Arundhati Roy, qui dénonce la répression au Cachemire, ou The Kashmir Dispute, de l’avocat constitutionnaliste A.G. Noorani, retraçant l’histoire du conflit indo-pakistanais, voilà des ouvrages de référence, parfois cités dans le monde entier, qui ont en commun de critiquer la politique du pouvoir central dans la région. Le gouvernement les a interdits aux côtés de 23 autres pour « sécessionnisme », un mot-valise souvent employé contre les critiques sur des sujets sensibles.
Si l’opposition a remporté les élections au Jammu-et-Cachemire en 2024, ce territoire, créé en 2019, reste encadré par le pouvoir central, notamment pour les questions de sécurité. Selon les autorités, ces livres encourageaient la radicalisation des jeunes, déformaient des faits historiques et glorifiaient le terrorisme. Leur vente ou possession expose désormais les contrevenants à des poursuites pénales. L’opposition dénonce une nouvelle attaque contre la liberté d’expression au Cachemire.
La police a même perquisitionné jeudi dans des librairies au Cachemire administré par l‘Inde. L’opération visait des livres « promouvant des idéologies sécessionnistes ou glorifiant le terrorisme », a déclaré la police sur les réseaux sociaux. De son côté, le chef religieux et dirigeant séparatiste Mirwaiz Umar Farooq a estimé sur X qu’interdire « des ouvrages d’érudits et d’historiens réputés » n’effacerait « pas les faits historiques et la mémoire vivante de la population du Cachemire ».
L’interdiction de ces ouvrages mardi au Cachemire indien a correspondu avec le sixième anniversaire de l’imposition du contrôle direct par New Delhi de ce territoire dont l’autonomie a été révoquée au nom de la lutte contre le terrorisme en 2019. Le gouvernement local, élu en novembre 2024, n’y a que des pouvoirs limités et la partie indienne du Cachemire est toujours placée sous la direction d’un administrateur nommé par les autorités centrales. Région disputée par l’Inde et le Pakistan depuis la partition, le Cachemire a connu en avril dernier des attentats sanglants, entraînant un conflit et un regain de tension entre les deux pays.
L’article Au Cachemire, des librairies perquisitionnées à la recherche de 25 ouvrages désormais interdits est apparu en premier sur Sud Quotidien.